Renault : les salariés débrayent, Montebourg relativise
Les syndicats dénoncent "une saignée", après l'annonce de la suppression de 7 500 postes. Le ministre considère au contraire que les "lignes rouges" n'ont pas été franchies.
L'annonce par Renault de la suppression de 7 500 emplois a entraîné, mercredi 16 janvier, des débrayages dans plusieurs usines. La nouvelle tombe mal pour le gouvernement, quelques jours après la signature de l'accord sur la sécurisation de l'emploi et la mise en route des contrats de génération, censés lutter contre le chômage. Mais Arnaud Montebourg a estimé, à la sortie du Conseil des ministres, que les "lignes rouges" n'avaient pas été franchies.
Les salariés inquiets
Les salariés de Renault ont cessé le travail, brièvement, sur plusieurs sites dont Sandouville et Cléon, en Seine-Maritime. Après l'annonce, la CGT a fustigé "une nouvelle saignée dans les effectifs qui va encore affaiblir Renault" tandis que FO s'est interrogé sur la faisabilité du projet. "Comment réaliser les mêmes volumes de production avec des milliers de salariés en moins ?", se demandent les salariés. "On va crever au travail", lâche l'un deux.
Arnaud Montebourg relativise
Les suppressions de postes font "partie du cadre normal dans lequel une entreprise peut décider de gérer par avance ses effectifs et son personnel", a déclaré Arnaud Montebourg, mercredi, à la sortie du Conseil des ministres. Il a détaillé les "lignes rouges", que Renault a, selon lui, respectées. "Premièrement, pas de plan social, pas de licenciement. Cette première ligne rouge est respectée. Deuxièmement, pas de fermeture d'usines, pas de fermetures de sites : [la] deuxième ligne rouge est respectée."
Le ministre du Redressement productif a fixé une "troisième ligne rouge" : "Nous souhaitons que les usines françaises soient rechargées en travail de la part des alliés de Renault" et que "dès que le marché repartira, Renault prenne des engagements de réembauche et notamment de jeunes pour remplacer les départs à la retraite". Le gouvernement restera "vigilant" sur les engagements de la direction, a ajouté sa porte-parole, Najat Vallaud-Belkacem.
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