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Grève dans les centrales nucléaires : "Les usagers ne voient pas l’impact, ce n’est pas comme avec TotalEnergies", pointe la FNME-CGT

Une grève est en cours depuis trois semaines dans plusieurs centrales nucléaires. Les salariés réclament de meilleurs salaires depuis des mois mais les négociations piétinent, relate le secrétaire fédéral de la branche énergie de la CGT.

Article rédigé par franceinfo
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Les agents EDF réclament une augmentation des salaires. Un piquet de grève a été installé à l'entrée de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), jeudi 6 octobre 2022. (JULIETTE VOISIN / MAXPPP)

"TotalEnergies a mis en lumière le mouvement qui date de plusieurs semaines dans d’autres secteurs", estime samedi 16 octobre sur franceinfo Julien Lambert, secrétaire fédéral de la FNME-CGT, la branche énergie du syndicat, alors qu'une grève est en cours depuis trois semaines dans plusieurs centrales nucléaires. Actuellement, neuf sites sont mobilisés pour demander de meilleurs salaires. Une grève qui, selon la direction d'EDF, entraîne le report du redémarrage de cinq réacteurs nucléaires. "La première responsabilité est celle des employeurs", rétorque Julien Lambert.

franceinfo : Quelles sont les raisons de cette grève ?

Julien Lambert : Depuis plusieurs mois, les négociations au niveau de la branche énergie ont piétiné. Certaines entreprises ont ouvert les négociations rapidement, comme pour le gaz par exemple. Chez EDF, ils n’ont pas ouvert les négociations, ce qui fait que le mouvement s’est ancré sur cinq sites nucléaires, puis neuf.

"On a eu un gel du salaire de base depuis trois ou quatre ans. Pendant ce temps-là, le Smic a augmenté."

Julien Lambert, secrétaire fédéral de la FNME-CGT

à franceinfo

Le fait qu’il y ait une demande d’augmentation de 10% du salaire de base peut sembler haut, mais c’est finalement faible au vu de la perte de pouvoir d’achat qu’il y a eu ces dernières années.

Est-ce que le contexte est le même que celui des salariés de TotalEnergies en grève en ce moment ?

TotalEnergies a mis en lumière le mouvement qui date de plusieurs semaines dans d’autres secteurs. La question des salaires ne touche pas qu'une corporation, elle concerne tout le monde, il y a une convergence sur ce sujet. Et puis, il y a toute cette répression syndicale, qu’on a subie dans certaines entreprises du secteur de l’énergie, qui aujourd’hui est aussi contestée. Une réquisition ne peut pas être la réponse aux enjeux sociaux, il faut que les employeurs et les entreprises puissent répondre au sujet des salaires.

Est-ce bien raisonnable, dans ce contexte, de faire grève et de risquer le report de la reprise des réacteurs ?

Les gens sont déjà mobilisés donc ils vont continuer de le faire jusqu’à la journée interprofesionnelle du 18 octobre. À charge aussi pour l’entreprise d’ouvrir rapidement les négociations pour faire en sorte de répondre à nos attentes et qu’on revienne ensuite à une certaine sérénité. Le gouvernement demande le retour assez rapide des installations nucléaires pour pouvoir justement répondre aux enjeux de cet hiver. La première responsabilité est celle des employeurs. S’il y avait un dialogue, une écoute et une prise en compte des attentes du personnel, on ne serait pas dans cette situation. À l’heure actuelle, les usagers ne voient pas l’impact de cette grève quand ils allument la lumière chez eux, ce n’est pas comme avec la grève chez TotalEnergies.

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