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SNCF : "Une réforme utile et nécessaire " qui peut "faire baisser les coûts et améliorer la qualité", assure Dominique Bussereau

Dominique Bussereau, ancien ministre des Transports, a réagi jeudi sur franceinfo à l'appel à la grève lancé par les syndicats de la SNCF.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'ancien ministre des Transports, Dominique Bussereau, en août 2018. (GEORGES GOBET / AFP)

L'ancien ministre des Transports, Dominique Bussereau, a réagi jeudi 15 mars sur franceinfo, à l'appel à la grève des syndicats de la SNCF "deux jours sur cinq à compter du 3 avril". Cette décision des syndicats intervient après le dévoilement en Conseil des ministres des ordonnances du gouvernement pour réformer la compagnie ferroviaire publique.

franceinfo : Elisabeth Borne, la ministre des Transports, dit ne pas comprendre la grève annoncée à la SNCF, vous la comprenez ?

Dominique Bussereau : Elle est dans son rôle. J'ai été cinq ans à la fois avec Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, au ministère des Transports. Je suis fils et petit-fils de cheminot. Je ne peux pas imaginer que cette réforme importante, nécessaire et utile se fasse sans qu'il y ait une réaction du corps social. La ministre est dans son rôle, mais la réaction du corps social, n'est pas une surprise non plus.

Le gouvernement demande à la SNCF d'aligner ses coûts sur les standards européens, puisque "faire rouler un train en France coûte 30% plus cher qu'ailleurs", selon le Premier ministre. Est-ce une bonne nouvelle pour les usagers ?

Les Länder [régions] allemands ont depuis longtemps régionalisé leur trafic, l'équivalent de nos TER, et ils l'ont fait selon les länder et selon les entreprises qui sont choisie. On a vu aussi, comment en Italie sur la liaison nord-sud, entre Turin, Milan et Rome et le sud de l'Italie, un concurrent des chemins de fer italiens, dont la SNCF a été au capital dans une première période, a fait baisser les coûts et augmenter en même temps le trafic et améliorer la qualité. Après c'est au consommateur de faire son choix. Il y a 20 ans personne ne prenait l'avion en France sinon une petite minorité. L'arrivée des low cost, l'ouverture de la concurrence, y compris sur la desserte de l'Outre-Mer a complètement modifié la fréquentation dans le transport aérien dans notre pays.

Les usagers britanniques de leur côté se plaignent beaucoup des tarifs prohibitifs, des retards, des dysfonctionnements. Pour vous il n'y a aucune inquiétude à avoir sur l'ouverture à la concurrence ?

Ce n'est pas le cas du tout en Angleterre. En effet sur certaines lignes régionales, il y a des problèmes, mais sur les grandes liaisons, toutes les liaisons d'aménagement du territoire, le trafic a explosé, le trafic de fret progresse en Grande-Bretagne alors qu'il régresse chez nous. Après une période compliquée et difficile, la Grande-Bretagne offre aujourd'hui, les meilleurs services, les meilleures fréquences, le meilleur confort. C'est vrai que c'est plus cher, mais les Britanniques, à la différence des Français ne subventionnent pas autant. Quand vous prenez le métro à Londres, vous payez deux ou trois fois plus cher qu'à Paris, mais à Paris vous ne payez que 20% du coût et c'est le contribuable francilien qui paye la différence.

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