: Vidéo Marchands de sommeil : quand un ministre affronte un propriétaire véreux
La guerre aux marchands de sommeil est déclarée, si l'on en croit le ministre de la Ville et du Logement. En Seine-Saint-Denis, "Complément d'enquête" a assisté à un face-à-face entre Julien Denormandie et un propriétaire.
"Moi, je leur déclare la guerre, à ces marchands de sommeil. Je lutterai sans relâche." Une bataille que le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, tient à mener sur le terrain. De préférence devant les journalistes… Ceux de "Complément d'enquête" étaient présents lors de sa visite ce matin-là dans la ville de Pierrefitte, en Seine-Saint-Denis.
Dans son collimateur, une maison de trois étages, divisée en douze logements. Avec la garde des Sceaux Nicole Belloubet, il est venu rencontrer les locataires. Comme souvent en pareil cas, ce sont des personnes vulnérables.
Mise en danger de locataires vulnérables
Dans l'un de ces appartements-taudis, Irène, 60 ans, handicapée, se plaint aux journalistes de "Complément d'enquête" d'être harcelée par le propriétaire. "Il vient frapper à votre porte pour vous dire que vous allez payer plus, on ne peut pas vivre tranquille", confie-t-elle.
Le propriétaire, justement… il vient d'arriver. Devant le ministre qui agite la menace d'un incendie causé par l'installation électrique défaillante, il ne prétendra pas longtemps que tout est en ordre. Bien vite, il s'engage docilement à faire "tout ce qu'on [lui] demande". Grosses transformations en vue…
Loyer : 500 euros pour 14 m2
Face aux journalistes, le ton change. Cet homme qui prétend mordicus "rendre service" trouve-t-il normal d'exiger 500 euros pour 14 mètres carrés ? Pourquoi ses locataires le décrivent-ils comme particulièrement menaçant ? En réponse, l'homme… menace de casser la caméra.
Trois mois après la visite du ministre et malgré ses promesses, ce propriétaire n'a toujours pas commencé les travaux. Mais il continue à encaisser ses loyers...
Nouvelles sanctions
Ce marchand de sommeil joue gros. Avec la nouvelle loi, il pourrait perdre son pavillon – sans aucune contrepartie. Des sanctions décidées pour empêcher que ces propriétaires enrichis aux dépens de locataires précaires soient, en plus, indemnisés par la mairie (parfois à coups de millions) après leur expropriation, comme cela pouvait être le cas… En vingt ans, la mairie de Paris a ainsi jeté par la fenêtre des centaines de millions d'euros pour indemniser des propriétaires véreux.
Extrait de "Le nouveau business de l'insalubre", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 11 avril 2019.
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