Logement social : il faut que "l'État se remobilise dans sa discussion avec les élus locaux pour que la loi soit appliquée", déclare la présidente de l'Union sociale pour l'habitat
"La loi SRU a 20 ans, il faut simplement que tout le monde applique la loi et que l'État se remobilise dans sa discussion avec les élus locaux pour qu'elle soit appliquée", déclare mardi 21 novembre sur franceinfo Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat. Seules quatre communes sur dix concernées par cette loi, qui impose 20 à 25% de logements sociaux dans le parc immobilier, la respectent, selon une enquête de franceinfo et France Bleu. 1 163 communes de France se trouvent en deçà du seuil.
Emmanuelle Cosse fait part de sa "colère" quand elle voit que "20 ans après, des communes ont réussi ce défi et sont au bout des 25%, quand d'autres n'ont même pas fait 1% de progression alors qu'il y a 2,4 millions de ménages qui attendent un logement social". Face à l'argumentaire des maires qui ne respectent pas la loi SRU, et qui se plaignent du manque de foncier sur leur commune, Emmanuelle Cosse répond qu'"il y en a beaucoup qui ont construit du logement privé", et "invite tout le monde à regarder à chaque fois le nombre de permis de construire qui sont sortis dans l'année dans la commune". Selon la présidente de l'union sociale pour l'habitat, "à chaque fois", ces constructions l'ont été pour de l'accession à la propriété pour des résidences secondaires et jamais pour du logement social.
Selon David Lisnard, président de l'Association des maires de France (AMF), la principale raison de ce non-respect, est le manque de foncier, qui est "devenu très rare", déclarait-il mardi matin sur franceinfo.
Pourtant, fait valoir Emmanuelle Cosse, "le logement social loge la France telle qu'elle est, des travailleurs aux revenus modestes", qui représentent, selon l'ancienne ministre du Logement et l'Habitat durable, "plus de la moitié des Français". Or, ajoute Emmanuelle Cosse, "à chaque fois qu'un élu ne veut pas faire de logement social, il refuse de loger des aide-soignantes, des policiers, des instituteurs : ce sont ces personnes-là qu'on loge dans le logement social. Les maires qui refusent d'appliquer la loi se privent de cette force, de cette mixité, de cette population active qui souvent vient avec des enfants et permet de maintenir les écoles", avance la présidente de l'Union sociale pour l'habitat.
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