Reportage "Nous sommes très sollicités pour estimer, visiter et pour vendre" : avec la baisse des taux de crédits, le secteur de l'immobilier reprend des couleurs

Alors que les taux des crédits immobiliers amorcent une baisse depuis le mois de mars, les professionnels de l'immobilier retrouvent une activité soutenue.
Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Appartements à vendre, à Paris (photo d'illustration). (PATRICK KOVARIK / AFP)

La nouvelle était attendue depuis deux ans et ça y est, en février, les taux des prêts à l'habitat ont commencé à baisser. De 4,17%, ils sont passés à 4,11%. On est encore loin des taux les plus bas atteints il y a trois ans autour de 1,1% mais les nuages s'éloignent un par un pour le monde de l'immobilier, avec à la clé, une reprise de l'activité.

À Fontainebleau, dans cette agence immobilière Century 21, les trousseaux de clés s'accumulent sur le bureau de Laurence, agent commercial, et ses journées se remplissent à vue d'œil : "Je pars en visite, j'ai commencé la journée par une estimation, je termine la journée par une estimation et, demain, je serai en signature. Ensuite, à nouveau en estimation... On est tous les cinq, à l'agence, très occupés."

"Il y a une sorte de confiance qui s'est remise en place"

Le téléphone a recommencé à sonner un peu plus au début de l'année mais le vrai changement date du mois dernier : "Ça bouge à tous les étages. Les clients qui souhaitent vendre se remettent à demander des estimations et à nous confier les mandats et les acquéreurs reviennent. Il y a une sorte de confiance qui s'est remise en place. Nous sommes très sollicités pour estimer, visiter et pour vendre. Ça a repris pendant tout le mois de mars, avril s'annonce de la même couleur."

Sabine Ficheux est la directrice de l'agence immobilière Century 21 à Fontainebleau, en  Seine-et-Marne. (SOPHIE AUVIGNE / FRANCEINFO)

Moral au beau fixe on comprend pourquoi : entre le dernier trimestre 2023 et le premier de cette année, l'agence a fait signer 25% de compromis supplémentaires. Une aubaine pour Anthony, primo-accédant de 27 ans. Son projet était dans l'impasse depuis deux ans. Tout a changé avec la baisse des taux, des prix et même de l'inflation : "Je ne m'y attendais pas. J'ai tenté, j'ai réussi à faire baisser le prix de la maison d'à peu près 15% du fait qu'elle était à vendre depuis près de trois mois. Le propriétaire a voulu conclure une vente assez rapidement. Je pense que là ça commence à s'inverser."

"Je ne dirais pas que l'acheteur est en position de force, mais il a plus de liberté que sur les deux dernières années." 

Anthony, primo-accédant

à franceinfo

Est ce vraiment la fin du passage à vide pour le marché de l'immobilier ? Sans doute, selon la directrice de l'agence. Avec une petite réserve tout de même, souligne Sabine Ficheux : "La seule petite chose qui m'inquiéterait éventuellement, c'est que les vendeurs, vu que les banques rouvrent les vannes et que le taux des prêts redescend, redeviennent assez exigeants au niveau du prix. Si on repart là-dedans, je pense qu'on aura de nouveau la problématique d'un blocage. C'est à nous de faire entendre raison aux vendeurs."

Tous les voyants ne sont pas revenus au vert, avec moins de 10 milliards de crédits accordés aux particuliers chaque mois depuis le début de l'année contre 25 il y a deux ans.

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