Fiscalité : "Les deux impôts qui pourraient rapporter le plus sont ceux qui sont politiquement extrêmement sensibles", selon un économiste
"Les deux impôts, qui pourraient rapporter le plus, sont ceux qui sont politiquement extrêmement sensibles", explique Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’épargne, invité lundi 23 septembre sur franceinfo.
Philippe Crevel évoque la TVA et la CSG, la contribution sociale généralisée. "Un point de TVA représente huit milliards d’euros. Un point de CSG, c’est 13 milliards d’euros. Évidemment, personne aujourd’hui n’imagine augmenter la CSG, donc il va falloir se reporter sur une kyrielle d’impôts pour trouver les dizaines de milliards d’euros nécessaires", souligne l'économiste. Le nouveau gouvernement de Michel Barnier doit trouver 30 milliards d'euros pour le budget de 2025.
ISF, gel du barème de l'IR, impôt sur le capital...
Parmi les possibilités évoquées par Philippe Crevel, le gel du barème de l'impôt sur le revenu : "En règle générale, dans les précédents, on a plutôt fait un gel total du barème. Faire un gel sur une partie du barème, ça rapporterait aux alentours de quatre milliards d’euros. Là, il faudrait cibler les 10 ou 20 % des ménages les plus aisés, les personnes avec des revenus supérieurs à 4 000 euros par mois." L'économiste évoque également un retour de l'impôt sur la fortune, qui pourrait être "inclus dans l'actuel IFI, l'impôt sur la fortune immobilière. Le gain potentiel, c'est cinq milliards d'euros", calcule Philippe Crevel.
L'autre mesure qui peut rapporter au nouveau gouvernement, serait la mise en place d'un impôt sur le capital : "Depuis 2017, le pari [d’Emmanuel Macron] est de favoriser l’investissement, de favoriser l’orientation de l’épargne vers les entreprises. Taxer d’avantage pour contrecarrer ce mouvement, cela pourrait réduire les dividendes versés et donc faire moins de ruissellement."
Enfin, l'impôt sur les sociétés pourrait lui aussi augmenter, mais Philippe Crevel prévient : "L’idée serait de faire une surtaxe vis-à-vis d’un ou plusieurs secteurs mais c’est très difficile puisque les super bénéfices, ça peut être une année mais pas l’année d’après. C’est compliqué de cibler ces entreprises, [mais cette piste a] un potentiel de trois à quatre milliards d’euros."
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