Alimentation : "L'inflation ralentit fortement, mais les prix ne reviendront pas au niveau d'avant la guerre en Ukraine", soutient le PDG de Système U

Même si l'inflation a baissé à la fin 2023, les prix sont restés élevés. Cela explique "le boom de la marque distributeur qui est un excellent rapport qualité-prix", note mercredi sur France Inter le PDG du groupe Système U.
Article rédigé par franceinfo
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Dominique Schelcher, PDG de Système U, à Paris le 19 octobre 2021. (LP/OLIVIER ARANDEL / MAXPPP)

Si "l'inflation ralentit très fortement", "les prix de l'alimentaire ne reviendront pas aux prix d'avant la guerre en Ukraine", soutient mercredi 3 janvier sur France Inter Dominique Schelcher, PDG du groupe Système U. En novembre, l'inflation était à 3,5%, selon l'Insee, qui notait un net ralentissement par rapport à octobre, où la hausse des prix à la consommation sur un an était de 4%.

Reste que les prix demeurent à un niveau haut, ce qui entraîne depuis plusieurs mois un changement de comportement des consommateurs, comme constaté par le patron de Système U. Dominique Schelcher note que "les Français ont cherché à se payer un Noël moins cher" en privilégiant par exemple "les crevettes" aux fruits de mer. "C'est aussi le boom de la marque distributeur, qui est un excellent rapport qualité-prix", affirme-t-il. Face au poids des dépenses "contraintes comme le logement, le carburant, le chauffage et l'électricité", les consommateurs ont cherché à faire "des économies sur l'alimentaire". "Rarement ils auront autant arbitré sur leurs dépenses alimentaires", soutient-il.

Face à cette situation, Dominique Schelcher assure que les acteurs de la distribution française demandent des baisses aux industriels à travers les négociations commerciales annuelles. Il affirme ainsi chercher des baisses "là où il y a eu des baisses de matière première, par exemple sur les produits à base de blé, sur certains cafés, sur certaines huiles". Le patron de Système U annonce par exemple avoir "trouvé des accords notamment dans le lait". Cet accord prévoit "une légère augmentation" des prix des produits laitiers, afin de prendre en compte "la part de matière première agricole" et donc de "payer un peu mieux" le lait aux agriculteurs.

Cette année, les négociations commerciales entre supermarchés et industriels ont été avancées de quelques semaines. Mais cette mesure d'urgence ne réglera pas le problème de fond, selon Dominique Schelcher. Le PDG de Système U pointe du doigt un "système qui n'est plus adapté à la période de forte volatilité des matières premières". Il préconise ainsi de "remettre en cause fondamentalement" ce dispositif, de "réécrire une partie du code du commerce pour s'adapter à la vie économique d'aujourd'hui". Dominique Schelcher plaide ainsi pour que les industriels et distributeurs négocient en fait tout au long de l'année. "Alors que le sucre est annoncé en forte baisse cette année, si on ne renégocie pas au cours de l'année, il faudra attendre la campagne 2025 pour tenir compte de ces baisses, ce qui n'est pas possible", précise-t-il.

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