: Infographies Panier de courses franceinfo : la baisse des prix "généralisée" est enfin là
Après une très légère baisse entre août et septembre, le recul des prix s'accentue. Nos 37 produits du quotidien, alimentaires et d'hygiène, coûtent désormais en moyenne 108,51 euros. C'est 1,10 euro de moins qu'il y a un mois, pour le total de notre panier de courses franceinfo, en partenariat avec France Bleu et NielsenIQ. Et cela se constate dans tous les départements : -1,32€ à Paris, -1,14€ en Isère, -1€ en Loire-Atlantique.
"On assiste quand même à des baisses qu'on peut observer. On n'était pas sûrs, le mois dernier, qu'on en aurait autant", souligne Emmanuel Cannes, expert prix et inflation chez NielsenIQ. Des diminutions dues d'une part au ralentissement de l'inflation constatée depuis plusieurs mois maintenant, et d'autre part à la pression du gouvernement sur certains industriels, les fabricants de pâtes notamment, qui les a poussés à revoir certains prix à des accords entre fabricants et distributeurs. Ces derniers les ont donc bien répercutées en rayon. "L'effet est quand même relativement significatif", note Emmanuel Cannes.
Une "baisse généralisée"
Cette baisse, et c'est l'autre bonne nouvelle, est "généralisée", indique Emmanuel Cannes. Elle se retrouve en fait dans tous les rayons. "90% de nos catégories de produits suivies sur l'alimentaire sont en baisse" depuis septembre, se félicite même l'institut NielsenIQ.
Parmi les produits qui ont le plus baissé, le pack de six bières blondes de marque a dégringolé de 36 centimes depuis septembre. Le paquet de bâtonnets de poisson pané de maque distributeur (MDD) affiche lui un recul sur un mois de 30 centimes, quand la boîte de thon en tranches MDD perd de son côté 13 centimes.
Signe de cette diminution accrue des prix : l'inflation du panier, elle aussi, continue de ralentir. Elle n'est plus que de 10,17% sur un an, entre octobre 2022 et octobre 2023. C'est deux points de moins que le mois dernier.
Ce retrait de l'inflation est visible sur la quasi-totalité des produits. Pour autant, sur un an, certains affichent encore des taux d'évolution impressionnants. Le sucre premier prix, par exemple, a vu son étiquette augmenter de 53% sur un an, avec des conséquences sur de nombreux rayons (épicerie sucrée, gâteaux, sirops, confitures...).
Les étiquettes dans le vert, mais pas pour longtemps ?
Cette amélioration sur le court terme ne doit pas faire oublier la tendance de long terme. "En deux ans, sur l'ensemble du PGC FLS, on est à 24% de hausse", résume NielsenIQ. En octobre 2021, on a calculé que notre panier coûtait 87 euros. C'est 22 euros de moins qu'aujourd'hui. Cette baisse mensuelle est donc encore loin de rattraper les hausses des prix. Et c'est de toute façon mission impossible, réaffirme notre partenaire. On ne reviendra pas aux prix d'avant-crise, mais on ne reviendra pas non plus à ceux du début de l'année : "Ça paraît extrêmement compliqué parce que tous les coûts de structure, l'énergie, les salaires, ont quand même augmenté", indique l'expert prix et inflation chez NielsenIQ.
Il faut donc s'attendre à un statu quo d'ici à la fin d'année. La baisse pourrait se poursuivre à ce rythme lent. Mais "petit bémol" d'Emmanuel Cannes :
"La fin d'année est historiquement propice à des hausses de prix, car les supermarchés vont clôturer leurs comptes."
Emmanuel Cannes, expert prix et inflation chez NielsenIQà franceinfo
Mais comme "il faut donner une bonne image" aux consommateurs, et essayer dans cette période de maintenir des prix les plus bas possibles face à la concurrence, "les deux effets vont peut-être se contrebalancer".
Le vrai changement interviendra lors de la conclusion des négociations commerciales, qui doit être avancée au 15 janvier 2024, à condition que le Parlement adopte le texte. Michel-Edouard Leclerc indiquait le mois dernier sur franceinfo que "80% des industriels se prépar[aient] à demander des hausses".
Méthodologie
franceinfo et France Bleu se sont associés au cabinet NielsenIQ, cabinet spécialisé dans le suivi de la consommation, pour établir ce panier. Sa composition répond à deux objectifs : être au plus proche de la consommation des ménages, avec un panier de produits alimentaires et d'hygiène du quotidien, et être le plus mixte possible dans sa composition, en mélangeant produits de marque nationale, produits de marques distributeurs et produits premiers prix.
Il y a une forte représentation dans notre panier des produits premiers prix et de marque distributeurs. Un choix expliqué par les tendances des derniers mois : les Français se sont massivement tournés vers ces produits pour pallier l'inflation et s'ils restent encore bien moins chers que les autres, c'est aussi sur eux que la hausse des prix a été la plus importante.
Chacun de ces produits a alors été rattaché à une des plus de 500 catégories de produits que surveille NielsenIQ, qui nous a fourni l'inflation moyenne de la catégorie sur le mois d'octobre et le prix moyen du produit en France sur une période de quatre semaines, du 25 septembre au 22 octobre 2023.
L'inflation du panier a ensuite été obtenue en calculant la moyenne des inflations. Pour obtenir le prix du panier par département, nous avons appliqué au montant national l'indice des prix de chaque département.
Vous n'y trouverez pas de fruits et légumes frais, car la base de données à laquelle nous avons eu accès ne permettait pas de suivre les fruits et légumes en vrac.
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