Infographies Panier de courses franceinfo : le prix de nos 37 produits baisse enfin, mais les perspectives s'assombrissent pour la fin d'année

Après onze mois, le prix de notre panier de courses baisse enfin, de 26 centimes. Une baisse très faible, non perceptible en rayons, et qui n'augure pas nécessairement d'une fin d'année plus facile en termes de pouvoir d'achat.
Article rédigé par Théo Uhart - Géraldine Houdayer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le panier de courses franceinfo voit son prix diminuer entre le mois d'août et celui de septembre, une première en onze mois. (STEPHANIE BERLU / FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Il aura fallu attendre onze mois pour que le ciel s'éclaircisse. Le total de notre panier de courses franceinfo, en partenariat France Bleu et le cabinet NielsenIQ, est en baisse. Il perd 26 centimes depuis le mois d'août et coûte désormais en moyenne 109,61 euros.

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Pour autant, il ne faut pas y voir la baisse des prix tant attendue, mais plutôt une "poursuite de la stabilisation", comme l'analyse NielsenIQ. Signe d'ailleurs de cette stagnation : l'inflation de notre panier de courses continue de ralentir. Elle perd plus d'un point par rapport au mois dernier et s'établit désormais à 12,34% sur un an. 

Ce ralentissement se vérifie dans tous les départements, mais il ne gomme pas les différences territoriales que l'on constate depuis plusieurs mois maintenant. Paris reste le département le plus cher de France, la Vendée est toujours le moins cher. 28 euros séparent les totaux du panier dans ces deux départements. 

Une baisse difficilement perceptible

Ces 26 centimes sont dérisoires par rapport aux 20 euros de hausse qu'ont connu nos 37 produits du quotidien depuis 18 mois. "C'est difficilement perceptible pour le consommateur", note d'ailleurs Emmanuel Cannes, expert prix et inflation chez NielsenIQ, qui souligne que la baisse est inférieure à celle que l'on attendait. Si le total de notre panier baisse, c'est parce que de nombreux produits voient leur prix diminuer entre août et septembre. Parmi les diminutions les plus importantes, le paquet de spaghettis de marque nationale a perdu 9 centimes et coûte désormais 2,60€. 

Prendre un peu de recul permet aussi de relativiser cette baisse des prix. Sur les 37 produits de notre panier de courses, seuls 9 ont aujourd'hui un prix plus bas qu'en janvier. On est donc encore très loin d'un mouvement massif de baisse des prix.

L'horizon s'assombrit

L'horizon d'une diminution globale des prix s'éloigne d'ailleurs. NielsenIQ est moins optimiste en cette fin septembre qu'à la rentrée.

"On n'a pas tellement de signes, en tout cas pour la fin d'année, qui nous disent qu'on va avoir des baisses encore significatives."

Emmanuel Cannes, expert prix et inflation chez NielsenIQ

à franceinfo

Alors que s'est-il passé depuis la rentrée ? D'abord, il y a le fameux dispositif de 5 000 produits à prix bloqué, qui tarde à être mis en place par les distributeurs. Ensuite, les tarifs de l'énergie ont récemment recommencé à augmenter, et cela va forcément avoir un impact sur les coûts de production. Cela a peut-être même déjà commencé : les trois produits surgelés de notre panier de courses ont vu leur étiquette très légèrement réaugmenter entre août et septembre, à rebours de la tendance globale.

Et puis, il y a surtout les négociations annuelles qui approchent, entre les supermarchés et leurs fournisseurs. Bercy a même bataillé et soumis une loi au Parlement pour qu'elles puissent commencer de façon anticipée. "L'objectif était de répercuter la baisse de certaines matières premières", note Emmanuel Cannes. Mais en fait, comme l'indiquait sur franceinfo Michel-Edouard Leclerc et comme ont pu le constater les experts de NielsenIQ, de nombreux industriels vont demander des hausses de tarif. "On va peut-être arriver à un effet inverse à celui escompté, si les hausses l'emportent sur les baisses", poursuit Emmanuel Cannes.

On ne pourra le savoir qu'en janvier, lorsque les négociations se concluront. D'ici là, il faut donc plutôt s'attendre à une continuité : pas d'augmentation sur le ticket de caisse... mais pas de baisse non plus.



Méthodologie

franceinfo et France Bleu se sont associés au cabinet NielsenIQ, cabinet spécialisé dans le suivi de la consommation, pour établir ce panier. Sa composition répond à deux objectifs : être au plus proche de la consommation des ménages, avec un panier de produits alimentaires et d'hygiène du quotidien, et être le plus mixte possible dans sa composition, en mélangeant produits de marque nationale, produits de marques distributeurs et produits premiers prix.
 
Il y a une forte représentation dans notre panier des produits premiers prix et de marque distributeurs. Un choix expliqué par les tendances des derniers mois : les Français se sont massivement tournés vers ces produits pour pallier l'inflation et s'ils restent encore bien moins chers que les autres, c'est aussi sur eux que la hausse des prix a été la plus importante.
 
Chacun de ces produits a alors été rattaché à une des plus de 500 catégories de produits que surveille NielsenIQ, qui nous a fourni l'inflation moyenne de la catégorie sur le mois de juillet et le prix moyen du produit en France sur une période de quatre semaines, du 21 août au 17 septembre 2023.
 
L'inflation du panier a ensuite été obtenue en calculant la moyenne des inflations. Pour obtenir le prix du panier par département, nous avons appliqué au montant national l'indice des prix de chaque département.
 
Vous n'y trouverez pas de fruits et légumes frais, car la base de données à laquelle nous avons eu accès ne permettait pas de suivre les fruits et légumes en vrac.

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