Trimestre anti-inflation : Intermarché prêt à "prolonger l'opération" si "les industriels participent à l'effort"
Le président du groupement Les Mousquetaires (Intermarché, Netto, Bricomarché…) est pour la prolongation du trimestre anti-inflation, qui "cartonne", mais pas à n'importe quel prix. "Je pense qu'on va mettre une condition", explique Thierry Cotillard, jeudi 11 mai sur franceinfo, avant d'être reçu au ministère de l'Économie avec d'autres représentants de la grande distribution. "On souhaite que les industriels participent aussi à cet effort pour baisser les prix." Une demande, selon lui, restée lettre morte à ce stade.
"L'intérêt de voir Bruno Le Maire tout à l'heure, c'est de voir si on met en place quelque chose d'un peu plus contraignant" pour les industriels. "L'année dernière, il y a eu une charte qui obligeait les distributeurs à revoir les industriels pour augmenter les tarifs, on demande une charte dans le sens inverse aujourd'hui : que les industriels reviennent à la table des négos pour baisser leurs prix", explique-t-il.
Pour lui, les industriels n'ont aucune raison de refuser : "Les matières premières baissent, l'électricité est moins chère, le fret maritime est moins cher". D'autant plus que le risque d'être "sanctionnés par le consommateur au regard des prix trop importants" est réel. "Je pense qu'ils vont aussi, pour des raisons économiques, revenir à des choses raisonnables pour pouvoir vendre plus de produits", estime-t-il aussi.
Pas de retour aux prix de début 2022
S'ils font cette concession, "on pourra répercuter ces baisses auprès des consommateurs", assure Thierry Cotillard. En revanche, s'"il ne se passe rien, à ce moment-là, l'inflation [sur l'alimentaire] restera à 17 %", le pic qu'il prédit pour "fin juin". Toutefois, comme son concurrent, Michel-Édouard Leclerc, il estime qu'on ne reviendra jamais aux prix d'avant la crise de l'inflation.
Également au menu de cette réunion, à Bercy à la mi-journée : l'intégration des fournitures scolaires au trimestre anti-inflation. S'il ne s'avance pas sur ce point, il reconnaît que "quand on est commerçants, on doit avoir cette logique de rendre accessible une rentrée des classes. (...) La bonne nouvelle, c'est que l'inflation sur ces produits de rentrée des classes est beaucoup moins importante", selon lui.
"On les a achetés il y a un an et c'est de l'ordre de 4 à 5 %, voire 3 % selon les références, donc ce sera beaucoup moins violent que l'alimentaire, et c'est plutôt une bonne nouvelle pour les Français", insiste-t-il.
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