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Chantage à la vidéo intime à Saint-Etienne : Mediapart dénonce une "censure préalable" par la justice

Selon le média d'investigation, une ordonnance du tribunal qui l'empêche de publier de nouvelles révélations sur Gaël Perdriau a été rendue vendredi, à la demande du maire de Saint-Etienne.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Gaël Perdriau, le maire de Saint-Etienne (Loire), ici photographié lors d'un conseil municipal, le 26 septembre 2022. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

Mediapart a annoncé lundi 21 novembre que la justice lui avait interdit de publier de nouvelles informations sur le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, après son article sur un chantage à la vidéo intime. Le média d'investigation dénonce une "censure préalable sans précédent".

Cette ordonnance du tribunal judiciaire de Paris a été rendue en urgence vendredi, à la demande de Gaël Perdriau, selon Mediapart. "C'est une décision sans précédent de mémoire de juriste et de journaliste", a déclaré à l'AFP le directeur de la publication de Mediapart, Edwy Plenel. Selon lui, elle découle d'une "procédure très exceptionnelle" qui ne s'est "jamais vue sur le terrain de la presse".

"Mediapart n'était pas informé de cette procédure et l'ordonnance a été prise par une juge sans que notre journal ait pu défendre son travail et ses droits", dénonce Edwy Plenel dans un billet publié lundi par Mediapart.

Une sanction de 10 000 euros par extrait publié 

Ces "nouvelles révélations sur les pratiques politiques du maire de Saint-Etienne" s'appuient "notamment sur les mêmes enregistrements" utilisés précédemment par Mediapart, poursuit Edwy Plenel. Le texte de l'ordonnance explique que Mediapart ne peut "publier tout ou partie de l'enregistrement illicite réalisé le 27 novembre 2017" dans le bureau du maire "sur tous supports, électronique, papier ou autre (...) et ce sous astreinte de 10 000 euros par extrait publié".

D'après Mediapart, Gaël Perdriau a invoqué "une atteinte à la vie privée" pour demander à la justice la non-publication de cet article. Le journaliste auteur de l'enquête l'avait au préalable sollicité pour avoir sa position sur les "faits nouveaux" que devait relater l'article.

Laurent Wauquiez ciblé par les pratiques de Gaël Perdriau ?

Pour Edwy Plenel, ces faits "mettent en cause les pratiques du maire de Saint-Etienne, notamment dans le recours à la rumeur comme instrument politique". "Cette fois, leur victime est une personnalité notable de la droite, Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes", ajoute-t-il.

"Nos avocats mettent en œuvre tous les recours juridiques possibles pour mettre fin rapidement à cette censure", souligne Edwy Plenel. Ce dernier fait le parallèle avec une autre décision de justice prise début octobre par le tribunal de commerce de Nanterre. Poursuivi par le groupe Altice pour avoir publié des articles basés sur des documents volés par des pirates informatiques, le site d'information Reflets s'est vu interdire d'en faire paraître d'autres. L'audience d'appel doit avoir lieu mercredi à Versailles.

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