Le Média condamné en appel pour le licenciement d'Aude Lancelin en 2019

La webtélé de gauche a été condamnée à verser quelque 60 000 euros à son ex-directrice de la rédaction, licenciée en 2019 pour un motif "illicite", selon la cour d'appel de Paris.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La journaliste Aude Lancelin sur le plateau du Média, le 18 septembre 2018 à Montreuil (Seine-Saint-Denis). (ALAIN JOCARD / AFP)

La webtélé de gauche Le Média a été condamnée, mercredi 18 décembre en appel, à verser quelque 60 000 euros à son ex-directrice de la rédaction, Aude Lancelin, licenciée en 2019 pour un motif "illicite", selon la décision consultée par l'AFP. Cet arrêt de la cour d'appel de Paris, qui conclut à "la nullité" du licenciement, infirme la décision prise en première instance par le conseil des prud'hommes fin 2021.

"C'est une grande victoire", a réagi Aude Lancelin auprès de l'AFP. Cette décision démontre "l'inanité de tous les motifs inventés par mon ancien employeur (...) dans l'unique but de me priver de mes droits et d'attenter à ma réputation", a-t-elle ajouté. Le directoire du Média a dit prendre "acte avec surprise de cette décision". "Ces faits sont vieux de cinq ans, d'une période où Le Média n'avait pas pris sa forme actuelle de coopérative" disposant "de nombreux contre-pouvoirs", a aussi expliqué le directoire, assurant que "Le Média se trouve aujourd'hui dans un processus de développement paisible".

Elle avait dénoncé un "putsch"

En avril 2019, Aude Lancelin avait quitté avec fracas la présidence du Média, dont elle était également directrice de la rédaction. Dans une lettre de démission diffusée sur le réseau social Twitter (devenu X), elle disait s'élever contre un "putsch" à la tête de cette webtélé lancée par des proches de La France insoumise en janvier 2018. Après une tentative de conciliation, Le Média l'avait licenciée pour "faute lourde" dans une lettre datée du 17 juin 2019.

Le Média lui reprochait notamment d'avoir "diffusé des informations erronées" sur son licenciement avant que la décision n'ait été prise, et d'avoir adopté "une stratégie" dans le but de le "couler". La cour d'appel de Paris a estimé que les prises de position de l'époque d'Aude Lancelin, en interne et sur les réseaux sociaux, relevaient de sa "liberté d'expression", sans abus, et qu'elles ne pouvaient donc justifier son licenciement pour faute lourde.

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