Sportifs à la retraite : trop sollicités et vulnérables ?
Après le tragique accident d’hélicoptères qui a tué dix personnes en Argentine, dont trois sportifs de haut niveau, la question de la motivation de ces champions à participer à des émissions de téléréalité se pose. Notoriété ? Challenge ? Argent ? On peut également se demander si la reconversion des sportifs est suffisante. Lundi, Camille Muffat, Florence Arthaud et Alexis Vastine ont perdu la vie alors qu’ils participaient au nouveau jeu de TF1, Dropped. France Info a posé la question à Henri Leconte.
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Tout s'arrête du jour au lendemain
L'ancien finaliste de Roland Garros a toujours été très sollicité par les sociétés de production désireuses de s'attacher ses services pour participer à des émissions. En 2005, Henri Leconte a participé à La Ferme célébrité et il avait été approché pour participer à Dropped mais a refusé. L’ancien champion ne se sentait pas physiquement capable de relever le défi. Comme lui, les sportifs et notamment ceux qui ont arrêté leur carrière, sont extrêmement sollicités.
Il reconnait que dans ce domaine, les ex-champions sont vulnérables car c'est l'occasion pour eux de revenir en pleine lumière et gagner de l'argent. "Ce n’est jamais facile de faire un sport de haut niveau et de retomber dans l’anonymat ", confie Henri Leconte, "on n’est pas champion comme ça du jour au lendemain, on fait beaucoup de sacrifices et du jour au lendemain ", à la fin de carrière, "tout s’arrête ". Il estime que si les sportifs n’ont pas prévu leur reconversion, "ce genre de jeu peut les aider à avoir une nouvelle carrière, à crever l’écran pour faire d’autres choses ".
Reconversion difficile
Le journaliste sportif Gérarld Holtz, invité de France Info mardi soir, s’inquiète également des retraites brutales des sportifs. "Le secrétaire d’Etat au Sport vient de lancer une sorte de grande campagne pour dire aux entreprises et aux institutions : ‘N’oubliez pas les champions que vous sponsorisez, ne les laissez pas tomber lorsque la carrière s’arrête’ ", raconte-t-il. "C’est souvent une page qui se tourne sans perspective derrière. Certains champions ne gagnent pas des mille et des cents et ils ont à peine assez de sous pour s’acheter un appartement, un studio ", explique le journaliste. Il faut pourtant continuer à vivre.
"Lorsque l’on a donné, dix ans, quinze ans, de sa vie à s’entraîner tous les jours de 6h jusqu’à 20h, on n’a pas forcément fait des études supérieures ou une qualification professionnelle, et donc la reconversion ou la conversion est difficile ", estime Gérard Holtz.
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