La fin du quoi qu'il en coûte, mais pas pour tout le monde : qui va encore en profiter, et pourquoi
L’État va cibler les secteurs d'activité qui ont toujours besoin toujours d'une aide. Il promet de faire du cas par cas. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Il y a de quoi être surpris d'une rencontre Bruno Le Maire avec des représentants du tourisme, de la culture, de l’hôtellerie-restauration, lundi 30 août à Bercy, alors que la semaine dernière, le ministre assurait que le "quoi qu’il en coûte" était bel et bien terminé, et que désormais, les entreprises se débrouilleraient sans les perfusions publiques. Le problème, c’est que pour certaines, c’est impossible car leur activité est loin d’avoir retrouvé les niveaux d’avant crise. Sans soutien de l’État, elles mettraient la clef sous la porte, et il y aurait des milliers d’emplois détruits.
C’est le cas de l’aérien. Prenez la compagnie Air Austral, spécialiste des vols à destination et en provenance de l’océan Indien ou des Caraïbes : avec le Covid-19, son chiffre d’affaires a chuté de 55%. Le gouvernement va lui apporter un nouveau coup de pouce, sous la forme d’un nouveau prêt de 20 millions d’euros – après lui avoir déjà versé 150 millions d’euros d’aides depuis le début de la crise. Bercy remet la main au pot car la compagnie, basée à La Réunion, est essentielle à l’économie de l’île.
Des situations très différentes dans un même secteur
L’État va donc cibler ceux qui en ont besoin et il promet d’être plus regardant, de faire du cas par cas, du sur mesure. Bruno Le Maire reçoit par exemple ce matin les restaurateurs et les hôteliers. Mais, parmi eux, les situations sont très différentes : certains ont besoin d’être encore soutenus, sans quoi, ils mettront la clef sous la porte. On pense aux hôtels parisiens : comme la clientèle internationale n’est pas revenue, ils ont tourné quasiment à vide cet été. En revanche, pour un restaurateur ou un patron de camping du Sud-Est, cette saison a été bien meilleure que les précédentes.
Aussi, le gouvernement veut éviter les effets d’aubaine et les fraudes. C’est nouveau, mais pour déclencher les aides, et contrôler le volume d’activité des établissements, Bercy va regarder les paiements par cartes bancaires.
Ces aides seront formées par l’arsenal habituel : des prêts garantis, le fonds de solidarité, du chômage partiel, etc. Mais dans une moindre mesure : le 1er septembre, l’État va réduire son soutien. Du coup, pour les entreprises, le reste à charge passera de 25% à 40% du salaire.
Le gouvernement a entendu l’appel des patrons la semaine dernière : ils ont dû mal à trouver de la main-d’œuvre. Pas question d’encourager les salariés à rester dans des entreprises fragilisées, quand ils peuvent trouver du travail dans une autre société ou dans une autre filière, là où l’activité a pleinement repris.
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