Cet article date de plus de trois ans.

Référendum sur l’environnement : "Dans notre monde industriel, on a besoin de stabilité réglementaire", alerte le président de France Industrie

L'introduction dans la Constitution de la protection de l'environnement, comme le souhaite Emmanuel Macron, risque de faire peser beaucoup d'incertitudes juridiques sur les entreprises, s'inquiète Alexandre Saubot.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Alexandre Saubot, président de France Industrie. (FRANCEINFO)

Reconnu pour ses qualités de négociateur social, Alexandre Saubot, ancien patron de l’Unédic (Assurance chômage) se retrouve à la tête de l’organisation représentative des industriels français (France Industrie). Invité de franceinfo vendredi 18 décembre, il se félicite de "la priorité" donnée à l'industrie dans les différents plan de relance du gouvernement mis en place pour compenser les effets de la crise du Covid-19. Alexandre Saubot se montre plus mesuré quant au souhait d'Emmanuel Macron d'inscrire dans la Constitution la protection de l'environnement.

Dans quel état d’esprit entamez-vous votre mandant de deux ans ?

Quand on assume une responsabilité de ce type, il faut être confiant et déterminé. Je le suis. Déterminé parce que cette crise a montré à quel point l’industrie française était indispensable à la souveraineté et au bon fonctionnement de notre pays. Et puis confiant car je crois qu’à cette occasion je pense qu’il y a eu un vrai changement d’état d’esprit et une prise de conscience.

Comment mesurer la capacité de résilience de l’économie française ?

C’est ce qui va se passer dans les six mois qui viennent qui va montrer, sous réserve que la crise sanitaire s’estompe comme on l’espère tous avec le déploiement d’un vaccin. Mais si ça repart dans le bon sens dans les six mois qui viennent on peut dire qu’on sera sur les bons rails. Après, à nous d’entretenir la flamme et l’énergie.

Avec les différents plans de relance et de soutien, l’État et le gouvernement font-ils du bon travail ?

Il y a un plan ambitieux (une centaine de milliards d’euros), il y a une vraie priorité sur l’industrie. On peut toujours débattre : est-ce qu’il fallait un peu plus, un peu moins mais aujourd’hui, notre responsabilité c’est de le faire réussir et on verra dans un an s’il y a des ajustements à faire. À un moment donné, l’avenir du pays c’est l’engagement de tous.

Emmanuel Macron s’est dit prêt à organiser un référendum sur l’inscription de la défense du climat dans la Constitution française. C’est une bonne idée ?

Si l’idée est de réaffirmer que l’environnement est important, on est tous d’accord comme pour la paix dans le monde. Ensuite, la question c’est comment cela va être écrit, quelle portée juridique, quelle incertitude ? Quand on touche à la Constitution, on touche à la jurisprudence, on ouvre de nouveaux champs de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) permettant aux citoyens de saisir le Conseil constitutionnel. Dans notre monde industriel, on a besoin de stabilité de l'environnement réglementaire. Donc, pour avoir un avis éclairé, on attend d’avoir un texte précis pour pouvoir mesurer les conséquences et quelle insécurité juridique on rajoute.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.