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"Aller vite serait un geste fort" : l'exécutif anticipe la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites

La première réaction vendredi après la décision des Sages viendra de Matignon. Emmanuel Macron a lui prévu de prendre la parole en début de semaine prochaine.
Article rédigé par Paul Barcelonne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Elisabeth Borne et Emmanuel Macron, à l'Elysée, en décembre 2022. (GONZALO FUENTES / MAXPPP)

C'est le jour le plus long pour la réforme des retraites. Cela fait plus de trois semaines que tout semble figé, que l'exécutif et les oppositions n'attendent que la décision du Conseil constitutionnel, attendue vendredi 14 avril, à 18 heures, par communiqué de presse. Les Sages rendent deux décisions importantes : l'une pour dire si la réforme est conforme au droit et à la Constitution, l'autre à propos du RIP, le référendum d'initiative partagée.

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En attendant cette décision du Conseil constitutionnel, la journée s'annonce bien longue pour le couple exécutif, avec encore une fois deux décors, deux styles différents, mais un objectif commun : tourner la page de la crise. À Emmanuel Macron, le cap, avec cette image du président bâtisseur et une visite sur le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris, quatre ans après l'incendie. Un hasard de calendrier, mais une photo parfaite pour envoyer le message que la France peut se relever de tout. À Élisabeth Borne, les préoccupations et le quotidien des Français, avec au même moment, un déplacement dans un hypermarché d'Eure-et-Loir pour parler inflation et pouvoir d'achat.

Ce sera l'occasion de montrer à tout le monde que le tandem est complémentaire. Lors du Conseil des ministres, jeudi matin, Emmanuel Macron a publiquement conforté la cheffe du gouvernement en rappelant fermement que c'est elle qu'il a missionnée pour établir un nouvel agenda de réformes. Ils sont plusieurs à être persuadés qu'il lui a de nouveau témoigné cette confiance, lors de leur déjeuner en tête-à-tête. Selon les proches d'Élisabeth Borne, il n'a d'ailleurs jamais été question qu'elle quitte Matignon.

Un déplacement est envisagé

La première réaction vendredi soir viendra de Matignon, avec un tweet ou un communiqué d'Élisabeth Borne. Pour parler de la suite, Emmanuel Macron s'exprimera lui en début de semaine prochaine. Le scénario s'esquisse autour de l'option la plus probable : une loi partiellement retoquée et un référendum d'initiative partagée recevable. Tout cela n'empêchera pas le chef de l'État de promulguer ce qui a été validé, mais reste à décider quand. "Aller vite, ce serait un geste fort", dit un pilier de la majorité. Mais ce ne sera pas sans conséquence sur le climat de la réunion promise aux syndicats. Pour se remettre en mouvement, un déplacement est aussi envisagé. Le nouveau cap sera bien de changer concrètement la vie des Français. Pendant les vacances parlementaires, qui commencent vendredi soir, les députés de la majorité ont d'ailleurs pour consigne de se reconnecter au terrain.

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À la reprise, un texte est prévu pour recycler les mesures censurées, notamment l'index senior. La grande loi, elle, attendra l'automne. "Elle demande beaucoup de préparation", glisse une source ministérielle qui espère que ce sera l'occasion de déplacer le débat sur le travail au sens large. Mais pas de faux espoirs : selon plusieurs conseillers, "personne ne pense que la mobilisation sociale va s'épuiser d'un coup".

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