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Grève contre la réforme des retraites : "Ce sera un jeudi noir", craint le président de la CPME Paris Île-de-France

"Nos entreprises vont être pénalisées", estime mardi sur franceinfo Bernard Cohen-Hadad. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des voyageurs attendent un bus à la gare routière Saint-Lazare à Paris, le 10 novembre 2022.  (BERTRAND GUAY / AFP)

Le président de la CPME Paris Île-de-France Bernard Cohen-Hadad s'attend à un "jeudi noir" avec la grève contre la réforme des retraites le 19 janvier. "On prend en otage les entreprises alors qu'elles sont en difficulté financière", déplore-t-il mardi 17 janvier sur franceinfo. Bernard Cohen-Hadad redoute "des villes totalement tétanisées" et "des quartiers et des rues neutralisées" qui empêcheront ses collaborateurs "de venir travailler" ou "de faire garder des enfants". Il chiffre déjà la perte à "20, 50 voire 100%" pour certains commerces, et sans compter la "casse des black blocs".

franceinfo : Vos adhérents sont-ils inquiets pour jeudi ?

Bernard Cohen-Hadad : De ce que je comprends, tous les secteurs d'Île-de-France vont être perturbés, surtout où il y a des transports en commun, des services publics et des écoles. Nos entreprises vont être pénalisées, ce n'est pas nouveau. On prend en otage les entreprises alors qu'elles sont en difficulté financière depuis un certain nombre de mois. Ce sera un jeudi noir. Je ne vous cache pas que nos entrepreneurs comme nos collaborateurs sont extrêmement dans l'angoisse parce qu'on ne sait pas ce qui nous attend jeudi, ni les autres jours. On doute tout simplement de cette capacité de rebondir après l'augmentation du prix des matières premières, l'augmentation de l'énergie et cette difficulté désormais d'avoir des villes totalement tétanisées, avec des quartiers et des rues neutralisées et la capacité de venir travailler, de faire garder des enfants pour nos collaborateurs ou tout simplement de faire des courses près de chez soi.

Des entreprises vont-elles fermer leurs portes ou certains secteurs peuvent-ils s'organiser ?

Bien entendu, il y a le télétravail mais toutes les activités sont pas télétravaillables et tous les consommateurs n'achètent pas sur le web. On a besoin de services de proximité ou de faire ses courses chez son boucher, son boulanger, son cordonnier, que l'on soit une personne seule ou une personne âgée. On a une perturbation de la vie économique. Et puis cette difficulté entre le droit de manifester, le droit de travailler, le droit de commercer et le droit d'aller et venir. C'est bien ça notre problème.

Avez-vous déjà chiffré les pertes pour une journée comme jeudi ?

Globalement pour ce type d'événements, s'il n'y a pas de casse des black blocs ou de destructions de commerces, de bâtiments publics ou tout simplement de voitures en marge de la manifestation, on estime entre 20 à 50, voire 100% pour ceux qui sont fermés, d'une journée habituelle. Ce que l'on craint aussi, c'est cette répercussion sur le vendredi et le samedi et donc une fin de semaine noire. On comprend mal qu'un certain nombre de responsables syndicaux ne comprennent pas la difficulté dans laquelle se trouvent nos commerces, nos artisans, nos TPE et PME dans les grandes villes et au-delà, dans les communes rurales d'Île-de-France.

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