: Vidéos Grève contre la réforme des retraites : des manifestants s'introduisent brièvement au siège de BlackRock France à Paris
Ce fonds d'investissement américain est soupçonné par les opposants à la réforme des retraites d'avoir influé sur le contenu du projet du gouvernement. Les quelques dizaines de manifestants ont été évacués dans le calme, mardi.
Leur action a visé une entreprise devenue symbolique pour les opposants au projet de réforme des retraites. Plusieurs dizaines de manifestants se sont introduits dans le hall d'un immeuble abritant notamment le siège de BlackRock France, à Paris, mardi 7 janvier, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. L'entreprise l'a confirmé à l'agence, sans faire de commentaires, et des vidéos de l'action ont été publiées sur les réseaux sociaux, notamment par Olivier Besancenot.
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PARIS - Les cheminots envahissent les locaux de #BlackRock. Situation en cours. #greve7janvier pic.twitter.com/AojIpp6vok
— Clément Lanot (@ClementLanot) January 7, 2020
Action coup de poing des cheminots et #giletsjaunes dans les locaux qui abritent #BlackRock contre la #reformedesretraites pic.twitter.com/oCRSuIlAOk
— Matthieu Brandely (@m_brandely) January 7, 2020
Les manifestants se sont introduits dans le hall de cet immeuble, qui abrite plusieurs entreprises, et y ont allumé des fumigènes, comme le montrent ces images. Des drapeaux de la CGT-Cheminots, SUD-Rail, Solidaires et le logo de la CGT-RATP étaient visibles. "Nous avions des torches, nous avons jeté des faux billets de banque dans BlackRock et nous avons fait un bref discours", relate auprès de franceinfo Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-Rail et l'un des organisateurs de cette action. "Nous n'avons rien cassé. Cela a duré environ une heure, personne de BlackRock n'est venu nous voir", assure-t-il.
"C'était une action symbolique"
Les manifestants ont ensuite été bloqués par la police sur le trottoir devant le bâtiment, puis évacués dans le calme, indique l'AFP sur place. Une dizaine de camions de gendarmes mobiles et de CRS étaient mobilisés.
Fabien Villedieu explique avoir décidé de cette action il y a une semaine avec Bérenger Cernon, secrétaire général CGT Cheminots en gare de Lyon, à Paris. "C'était une action médiatique pour dénoncer la réforme d'Emmanuel Macron et les fonds de pension", développe Fabien Villedieu. "C'était surtout une action symbolique, le jour de la reprise des négociations" sur la réforme, a indiqué à l'AFP Bérenger Cernon.
Il y a une logique terrible dans cette réforme des retraites. On affaiblit le système et on va pousser des gens qui en ont la possibilité à se tourner vers des fonds de pension, dont BlackRock. Nous étions là pour dénoncer cela.
Fabien Villedieu, délégué syndical SUD-Railà franceinfo
Les manifestants ont notamment brandi une pancarte où était dessinée une "médaille de déshonneur" décernée aux "pilleurs" de BackRock, en référence à la Légion d'honneur attribuée le 1er janvier à Jean-François Cirelli, président de la branche française.
Mardi après-midi, BlackRock a réagi à cet événement dans une déclaration écrite. "Nous condamnons la tentative d'intrusion dans nos locaux et les intimidations qui affectent nos employés depuis plusieurs semaines. Nous regrettons que notre entreprise continue d'être prise à parti dans une polémique infondée, animée par des objectifs politiques, écrit la société. Nous rappelons que BlackRock n'a jamais été impliqué sur le projet de réforme des retraites en cours et n'a pas vocation à l'être".
L'entreprise américaine, plus gros gestionnaire d'actifs au monde, plaide pour le développement de la retraite par capitalisation en France. Et des personnalités de l'exécutif ont à plusieurs reprises rencontré des responsables de ce fonds d'investissement ces dernières années. Suffisant pour que des opposants à la réforme des retraites soupçonnent BlackRock d'avoir influé sur son contenu en faisant valoir ses intérêts.
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