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Mobilisation contre la réforme des retraites : les renseignements prévoient la présence de quelques centaines "d'éléments radicaux"

"Des incidents sont prévisibles" à Paris, Nantes, Rennes ou encore Brest, estime les renseignements. L'inflation, la hausse du prix de l'énergie, mais aussi les nombreux recours au 49.3 par la Première ministre "cristallisent la colère de l'ultra-gauche", est-il écrit dans une note interne.
Article rédigé par franceinfo
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Une manifestation pour l'augmentation des salaires, à Brest (Finistère), le 18 octobre 2022. (FRED TANNEAU / AFP)

Les services de renseignement prévoient la présence de quelques centaines "d'éléments radicaux" principalement issus de l'ultra-gauche dans les cortèges lors de la mobilisation contre la réforme des retraites jeudi 19 janvier à Paris, Rennes, Nantes, Limoges ou encore Brest, selon une note consultée mardi 17 janvier par France Inter, confirmant une information d'Europe 1.

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Concernant l'ampleur de la mobilisation dans la rue, les renseignements doivent encore affiner leurs prévisions. Pour l'instant, ils pensent que plusieurs centaines de milliers de manifestants vont défiler dans tout le pays, dont plusieurs dizaines de milliers à Paris. Selon eux, le contexte de tensions sociales, provoqué par l'inflation, la hausse du prix de l'énergie, mais aussi les nombreux recours au 49.3 par la Première ministre l'an dernier, "cristallisent la colère de l'ultra-gauche"

Des "dégradations visant les symboles du capitalisme"

"Des incidents sont prévisibles" dans plusieurs villes, dont Paris, où "de 200 à 400 éléments radicaux" sont susceptibles de se mobiliser, est-il écrit dans la note confidentielle. Les renseignements n'ont repéré "aucun déplacement de collectifs constitués vers la capitale [mais affirment que] des individus pourraient s'y rendre à titre individuel afin de venir troubler l'ordre public au sein des black blocks".

Des "dégradations visant les symboles du capitalisme" sont aussi à prévoir à Rennes, des troubles à l'ordre public à Nantes. Des militants haut-viennois se mobiliseront à Limoges, tandis qu'à Brest, les militants proches des mouvances radicale et antifasciste resteront dans l'observation pour ce premier jour de mobilisation contre la réforme des retraites et évalueront le dispositif de sécurité pour "préparer des actions plus dures" les prochaines fois.

Un dispositif pour surveiller étudiants et lycéens

Néanmoins, si la préoccupation principale vient de l'ultragauche, les renseignements n'excluent pas que des "'gilets jaunes' au profil radicalisé [voire des "ultra-jaunes"], déçus de l'échec relatif de leurs précédents appels à mobilisation, tentent de profiter de l'opportunité pour provoquer et créer des tensions avec les forces de l'ordre", notamment dans la capitale. D'ailleurs, une "inconnue demeure" pour pouvoir évaluer les risques d'incidents. Le renseignement ne sait pas encore si les jeunes, lycéens ou étudiants, vont participer massivement ou non à la mobilisation, mais il pense que des tentatives de blocages sont à prévoir à Paris dans une dizaine d'établissements.

Selon les informations de France Inter, la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris a mis en place un dispositif spécial pour surveiller la mobilisation des jeunes. Après Paris, les renseignements attendent les plus gros rassemblements à Marseille, Toulouse, Lyon, Nantes, Lille, Clermont-Ferrand, Bordeaux et Caen.

Entre 2019 et 2020, plus de 3,2 millions de personnes s'étaient rassemblées au total lors de 14 démonstrations contre le projet de réforme des retraites, avec un pic à 806 000 manifestants le 5 décembre. Le projet avait ensuite été reporté en raison de la pandémie de Covid-19.

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