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"Nous ne sommes pas des dealers" : premières passes d'armes au Sénat autour de la réforme de retraites

L'examen du projet de loi avance lentement, sous l'effet des nombreux amendements de la gauche, qui a tenté de s'opposer à un index dont elle ne voit pas l'intérêt.
Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Sénat, le 2 mars 2023. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Le Sénat a dit un grand "oui" à l’index seniors dans les entreprises, et a adopté dimanche 5 mars l'article 2 de la réforme des retraites, avec 244 voix pour et 96 voix contre, en modifiant le seuil : cela concernerait uniquement les entreprises de plus de 300 salariés.

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Plus de 200 amendements ont été déposés pour tenter de prouver l'inutilité de cette mesure, à la veille d'une sixième journée d'actions qui s'annonce massive contre la réforme des retraites et son report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans. Parmi ces amendements, le premier est porté par le socialiste Remi Féraud : "On ne résout pas un problème aussi grave que celui du chômage des seniors par un gadget !", lance-t-il.

La gauche prend l'exemple d'autres index, celui sur l'égalité hommes-femmes n'a quasiment pas fait bouger les lignes... Cela ne peut marcher que si de vraies sanctions sont prévues envers les entreprises, insiste la sénatrice Gauche Républicaine & Socialiste, Marie-Noëlle Lienemann.

"Vous comptez sur quoi ? On va mettre des cierges en espérant que ça marche ? Cela n'aura aucune efficience"

Marie-Noëlle Lienemann

à franceinfo

"Nous essayons de cranter un certain nombre de dispositifs"

Toutes les propositions de la gauche sont rejetées. Le communiste Pierre Laurent accuse Les Républicains : "Vous avez décidé d'accepter l'index senior sans le remplir de rien du tout pour faire plaisir au gouvernement parce que vous avez dealé avec lui l'article 7 sur les 64 ans. C'est ça que vous voulez !" Cible de toutes les critiques, le rapporteur LR du texte René Paul Savary. "Que les choses soient claires : il n'y a pas de deal avec M. le Ministre. Nous ne sommes pas des dealers, défend-il. Nous essayons de cranter un certain nombre de dispositifs." 

Le premier est donc cet index, que devront publier les entreprises de plus de 300 salariés, et non 50 comme le prévoyait le gouvernement, la droite et le centre préférant épargner une nouvelle contrainte aux PME.

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