Réforme des retraites : les autorités redoutent des débordements dès mardi matin pour "épuiser les forces de l'ordre"
C'est "un dispositif inédit", selon Gérald Darmanin. Près de 13 000 policiers et gendarmes sont mobilisés mardi 28 mars pour la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. C'est un peu plus que pour les précédentes manifestations. Les forces de l'ordre étaient 12 000 jeudi dernier, 11 000, le 7 février.
Le ministre de l'Intérieur dit vouloir faire face à un risque important de violences, notamment après les affrontements de ce week-end à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) : "Les services du ministère de l'Intérieur anticipent des risques très importants de troubles à l'ordre public. Plus de 1 000 éléments radicaux, dont certains venus de l'étranger et d'autres qui étaient présents à Sainte-Soline ce week-end, pourraient rejoindre le cortège parisien et mener aussi des actions dans les villes de Lyon, Rennes, Nantes, Dijon et Bordeaux".
"Ces éléments radicalisés, issus de l'ultra gauche et de l'extrême gauche, tentent de prendre en otage les cortèges syndicaux. Ils viennent pour casser, pour blesser et pour tuer des policiers et des gendarmes. Leur objectif est de déstabiliser nos institutions républicaines et de pousser la France à feu et à sang".
Gérald Darmaninà franceinfo
D'après une note que franceinfo a pu consulter, les autorités redoutent des débordements dès ce matin pour "épuiser les forces de l'ordre". L'autre crainte, c'est la radicalisation de certains manifestants syndiqués qui seraient tentés, selon les services de renseignement, de rejoindre les groupes violents. Tout cela au milieu d'un nombre important de manifestants. Les renseignements anticipent entre 650 000 et 900 000 personnes dans les rues ce mardi.
Les policiers appelés à ne pas céder aux provocations
Des manifestants qui pour certains dénoncent depuis plusieurs jours des violences du côté des forces de l’ordre. Et ce ne sont pas les seuls. Le Conseil de l'Europe a mis en garde contre un usage excessif de la force par les policiers et gendarmes français. Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, 17 enquêtes ont été confiées à la "police des polices" pour des soupçons de violences contre des manifestants. "Certains ont manqué à leurs obligations de déontologie", reconnaît le ministre de l'Intérieur.
Mais face aux critiques, Gérald Darmanin réaffirme son soutien aux forces de l'ordre : "Depuis le 16 mars, 891 policiers et gendarmes ont été blessés dans le cadre d'actions violentes clairement dirigées contre eux. Je le dis avec gravité, ces actes sont absolument intolérables. Nous ne laisserons pas s'installer la loi du plus fort et la violence de l'ultragauche".
Un contexte d'ultra violence qui doit cesser, dit Gérald Darmanin. Le ministre a appelé hier soir au calme. Un message adressé surtout aux manifestants, mais aussi à demi-mots aux forces de l'ordre qui doivent, dit le ministre, respecter la proportionnalité dans l'usage de la force et ne pas céder aux provocations.
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