: Vidéo Réforme des retraites : "On est passé d'une contestation sociale à quelque chose de plus évènementiel", affirme la journaliste Khedidja Zerouali
"Les syndicats ont essayé de construire la grève forte qui coûte à l'économie, qui fait peur au pouvoir. Ils n'ont pas réussi", constate Khedidja Zerouali, journaliste à Mediapart au lendemain des manifestations du 1er mai qui ont réuni 2,3 millions de personnes dans tout le pays selon la CGT, 782 000 selon le ministère de l'Intérieur. Invitée du Talk franceinfo mardi 2 mai, elle estime que la contestation de la réforme des retraites est devenue "un mouvement de l'évènementiel".
"Je pense aux casserolades, aux évènements quand on suit le ministre. Ça ne demande pas forcément de la masse mais ça fait du bruit, ça créé des images, poursuit Khedidja Zerouali. Ça créé peut-être une séquence de crise politique parce qu'Emmanuel Macron voit son image écornée au niveau international. Pour moi, on est passé d'une contestation sociale à quelque chose de plus politique, de plus évènementiel".
Emmanuel Macron "a donné une belle fenêtre de tir"
Lui aussi inivité du débat du Talk, Laurent Frajerman, socio-historien et spécialiste des mouvements, pointe une forme d'usure du mouvement après 13 journées de grève et de manifestation. "À un moment donné, ça pèse", lance le chercheur au Centre de recherche sur les liens sociaux (Cerlis) de l'université Paris-Cité. Après la validation du projet de loi par le Conseil constitutionnel, "il n'y avait pas de perspective claire pour le mouvement, ajoute-t-il. Et [Emmanuel] Macron, en allant trop tôt sur le terrain, a donné une belle fenêtre de tir".
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