: Vidéo Réformes des retraites : "Pour la CFDT, il faut d'abord renoncer à cet âge d'équilibre, qui est profondément injuste", indique Laurent Berger
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, est revenu lundi sur franceinfo sur l'appel de l'intersyndicale à une nouvelle journée de mobilisation mardi.
La mobilisation contre la réforme des retraites continue. L'intersyndicale a appelé à une nouvelle journée de mobilisation mardi 17 décembre. Une rencontre avec Edouard Philippe doit avoir lieu cette semaine. "Les sujets sur la table sont assez clairs. Pour la CFDT, il faut d'abord renoncer à cet âge d'équilibre, qui est profondément injuste, qui va demander très vite à des gens qui avaient cotisé toute leur carrière de travailler plus longtemps, dès 2022", explique lundi 16 décembre sur franceinfo Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.
L'âge d'équilibre, une "verrue, un plombage"
"Ensuite, il faut aussi discuter du contenu de la réforme notamment en termes de pénibilité et de retraite progressive, poursuit Laurent Berger. Mais, avant, il y a une verrue, un plombage, de cette réforme qui est l'âge d'équilibre." "La CFDT est pour le régime universel, il y des avancées dans ce qui a été présenté, mais cette réforme dit que les avancées sont dans 17 ans et les efforts dans deux ans. C'est ça qu'il faut comprendre".
Une rencontre va avoir lieu avec le Premier ministre, cette semaine. "Bien sûr, on ira, indique Laurent Berger. On a besoin d'arriver à se faire entendre. Ce n'est pas un combat d'ego, de personnes, c'est une conception de la justice sociale. Il ne faut pas cette réforme d’équilibre, cette réforme budgétaire. Cela plombe les autres éléments de la création d’un régime universel." L'équilibre budgétaire doit être discutée "dans le cadre de la future gouvernance du système, mais pas imposée comme c'est le cas aujourd'hui."
La CFDT n'est "fermée pour rien"
L'âge d'équilibre "ce sont des gens qui travaillent, notamment, dans l'agroalimentaire, la métallurgie, le bâtiment et les travaux publics, et qui en 2022, à 62 ans, auront tous leurs trimestres et qui seront obligés de travailler 4 mois de plus, 8 mois de plus en 2023, un an en 2024", a expliqué Laurent Berger. Bruno Le Maire a redit que si les syndicats lui apportent des solutions alternatives, il les accepterait. "Je lui dis chiche ! M. Le Maire, d'ici la fin de l'année 2021, vous aurez les propositions sur la table pour regarder comment on assure l'équilibre à court, moyen et long terme." La CFDT n'est pas opposée à discuter avec le gouvernement. "Elle n'est fermée pour rien. Il y a des échanges avec des parlementaires."
Le gouvernement semble ne rien vouloir lâcher. "Ce serait folie de ne pas le faire, mais je n'en sais rien à l'heure où l'on parle", explique-t-il. Le gouvernement a déclaré que si les syndicats présentaient des alternatives, il était néanmoins prêt à abandonner l'âge pivot. "On nous a déjà fait le coup avec l'assurance chômage. En gros, 'faites des économies en prenant telle et telle mesures et dites-nous ce que vous pensez de cela'. Ce n'est pas une conception de la démocratie sociale", a estimé Laurent Berger.
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