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SNCM : vers la fin de la grève ?

Vers une reprise du travail à la SNCM. Les syndicats disent avoir obtenu un moratoire de plusieurs mois sans procédure judiciaire, comme un redressement. La CGT se dit en mesure de proposer une reprise du travail, après 16 jours de grève. La base décidera jeudi matin en assemblée générale.
Article rédigé par Evelyne Chatelais
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Vers la fin de la grève à la SNCM © Maxppp)

La situation à la SNCM a bougé mercredi soir, alors que les négociations sur un conflit entamé le 24 juin semblaient au point mort. La tension très vive ces dernières heures, en particulier en Corse, devrait s’apaiser. Les syndicats disent avoir écarté le risque d’un redressement judiciaire à court terme. La CGT se dit en mesure de proposer aux salariés une fin de grève, lors d’une assemblée générale.

Une porte de sortie au 16e jour de grève

Chacun semble avoir trouvé une porte de sortie, au moins provisoire. Les syndicats vont se présenter devant les salariés de la SNCM avec un nouveau texte, qui écarte disent-ils, le redressement de la compagnie et toute autre procédure judiciaire pendant quatre mois ou même la fin de l’année, selon les sources. 

Le président de la compagnie, Olivier Diehl, a fait une brève déclaration, dans l’attente d’une confirmation de la fin du conflit.

"Un relevé de conclusions a été signé par toutes les parties et doit être approuvé jeudi matin par les AG. (...) J'espère que les AG voteront la reprise du travail. Je souhaite que tous nos clients reviennent avec confiance sur nos bateaux".

Un commentaire tout aussi bref est venu du secrétaire d’Etat aux Transports. Frédéric Cuvillier a estimé que "les conditions d'une sortie de crise à la SNCM semblaient réunies ."

De son côté, le secrétaire général de la CGT de la SNCM, Jean-François Simmarano, a ainsi résumé la position du syndicat :

"Nous sommes en capacité de proposer une reprise du travail". 

Le délégué syndical de la CGT Marin Frédéric Alpozzo, plus prudent, a lui renvoyé la décision finale à la base, c'est à dire aux assemblées générales prévues jeudi matin, expliquant que "l'intersyndicale allait se réunir dans la soirée ".

"Il va falloir trouver une solution d'avenir, rien n'est réglé." (Frédéric Alpozzo, CGT des marins)

Un geste d'apaisement de la CGT

La CGT a ajouté un signe concret d’apaisement en annonçant le déblocage "dès mercredi soir " d’un navire de la CMN, une compagnie concurrente. Ce bateau, le Kallisté , est bloqué à quai par des marins grévistes de la SNCM depuis une semaine. 

  (Le Kalliste de la CMN bloqué à Marseille depuis le premier juillet © REUTERS/Philippe Laurenson)

Ce blocage était particulièrement critiqué en Corse par des commerçants, des agriculteurs et des professionnels du tourisme. Ils ont manifesté leur colère de se voir privés de toute desserte entre l’île et Marseille où la compagnie Corsica Ferries n’opère pas.

La colère a dégénéré ce mercredi matin devant la préfecture de Bastia et cet épisode très tendu a conduit le Premier ministre à hausser le ton. Devant les députés, Manuel Valls avait annoncé des mesures pour "faire cesser le blocage de navires ".

L'avenir en question 

Le redressement judicaire prôné par le gouvernement et par l’actionnaire principal de la compagnie était considéré comme un point d’achoppement essentiel par les syndicats. Le spectre écarté, il reste toutefois de nombreuses interrogations. Elles portent notamment sur la commande de quatre bateaux promise par l’ancienne direction de la compagnie, mais toujours pas concrétisée.

Reste à savoir aussi comment la SNCM va récupérer le manque à gagner de ces deux dernières semaines. Elle remplit d’habitude ses caisses en période estivale. La grève aura plutôt rempli celles de sa concurrente, la Corsica Ferries, qui a récupéré à Toulon, de nombreux clients, le bec dans l’eau au moment des vacances.   

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