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Des rats mettent en danger les systèmes de signalisation de la SNCF

Un rapport sur la collision entre un TGV et un TER à Denguin, près de Pau, en juillet 2014, confirme que des rats sont responsables. Ce rapport épingle la SNCF pour défauts de conception et de maintenance des guérites.
Article rédigé par Clara Lecocq Reale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Le TER avait percuté le TGV par l'arrière, à Denguin, près de Pau en juillet 2014 © maxppp)

L'accident de train entre un TGV et un TER survenu le 17 juillet 2014, à Denguin près de Pau, est bien dû à des rongeurs. Un rapport du bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA TT), publié jeudi 18 février pointe un défaut de conception de la guérite abritant les installations de signalisation. Une guérite pas assez hermétique, à l'intérieur de laquelle des rats se sont introduits et ont rongé des câbles. La SNCF est aussi épinglée pour son manque de sérieux dans les opérations de maintenance. 

Un tiers des guérites pas assez étanches

Le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA TT) met en cause une étanchéité insuffisante des guérites, ces coffrets qui abritent les équipements électriques du système de signalisation. Les photos du rapport sont formelles : les gaines de protection ont été grignoté par des rats. Après une campagne de vérification, il apparait qu'une guérite sur trois de notre réseau ferrovaire n'est pas assez étanche, d'où l'intrusion de rongeurs. De plus, "l'absence de séparation des différents circuits électriques est susceptible d'entraîner des défaillances", selon le rapport. 

Une maintenance pas assez sérieuse

Les opérations de maintenance n'ont "pas suffisamment pris en compte les dégâts susceptibles d'être causés par les rongeurs aux câbles électriques des guérites de signalisation", selon le rapport. La SNCF ne demandait pas, il y encore deux ans, aux techniciens de signaler la présence de rongeurs.

SNCF Réseau rappelé à l'ordre

Fort de ces conclusions, le bureau d'enquêtes formule plusieurs recommandations au gestionnaire d'infrastructures SNCF Réseau. Il préconise de "concevoir et de prescrire des modèles de guérites assurant une parfaite étanchéité vis-à-vis du risque d'intrusion de rongeurs." À l'intérieur des guérites, les câbles électriques doivent être plus visibles, mieux conçus. Sur 37 000 postes contrôlés, lors d'une campagne de vérification de la SNCF,  5% d'entre eux avaient des fils abimés. Il faut mieux évaluer le risque lié aux rongeurs en signalant leur intrusion lors de chaque intervention préventive, corrective ou visite de maintenance. 

La SNCF précise que depuis l'accident "elle a renforcé les opérations de maintenance  pour boucher les interstices avec de la mousse p olyuréthane". Le directeur de SNCF réseau assure que "l'ensemble de ses vérifications ont été achevées en mars 2015". Les guérites sont au nombre de 13 000 en France. Elles seront progressivement remplacées. 

Claude Solar, directeur de SNCF réseau

Cette collision entre un TER et un TGV avait fait 40 blessés. Une collision due au signal passé au vert, ayant conduit le TER à avancer et à percuter par l'arrière le TGV. 

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