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"Demain, ma vie ne va pas changer" : après le discours d'Emmanuel Macron, les "gilets jaunes" ne sont toujours pas convaincus

À Châteauroux, dans l'Indre, ou encore à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, le sentiment chez les "gilets jaunes" oscillait entre scepticisme et déception après les annonces d'Emmanuel Macron, jeudi soir.

Article rédigé par Stéphane Iglésis - Sarah Tuchscherer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les "gilets jaunes" de l'Indre se sont retrouvés, jeudi 26 avril, sur la place de la mairie à Châteauroux pour écouter le discours d'Emmanuel Macron. (RADIO FRANCE / SARAH TUCHSCHERER)

Pendant 2h30, Emmanuel Macron s'est exprimé, jeudi 25 avril, pour exposer ses solutions pour résoudre la crise des "gilets jaunes". Le président de la République a proposé toute une série de mesures, mais celles-ci laissent sceptiques les principales "figures" du mouvement. À Châteauroux, dans l'Indre, ou encore à Montauban (Tarn-et-Garonne), le sentiment de scepticisme est partagé.

Il ne veut plus fermer d'école, bah non ils les ont fermées avant.

Une "gilet jaune" de l'Indre

à franceinfo

Quand Emmanuel Macron annonce ne plus vouloir fermer d'école ni d'hôpital d'ici la fin de son mandat, hormis les réactions sarcastiques, certains veulent le prendre aux mots sur des cas concrets. Dans l'Indre, "comme il y a un manque d'élèves à l'école de Sarzay, ils vont fermer cette classe", rapporte José-Manuel, membre de la CGT Educ'action. Le "gilet jaune" "va veiller au grain pour dire : 'Très bien plus aucune fermeture d'école. On va demander que cette école ne ferme pas'".

Proximité et déplacements en milieu rural

Le président de la République promet de créer dans chaque canton une sorte de maisons des services publics. "On aurait la Caf, on aurait Pôle emploi, on aurait la sécu par canton, mais après cela se passe comment techniquement", questionne Jean-Baptiste.

Le "gilet jaune" castelroussin n'est pas convaincu : "Il y aura un guichet unique avec une seule personne qui est capable de répondre pour tous les services ? C'est tellement compliqué entre un système de CAF, entre un système de pôle emploi que ce n'est pas possible."

En zone rurale, l’emploi loin des villages et petites villes pose la question des déplacements. À Montauban, Soufiane doit se former en vente avec des stages qui sont loin et qu’il ne trouve pas : "Quand on doit faire 30-40 km, quand on est au lycée en général, on n'a pas de voiture." Le lycéen ne trouve "pas normal que l'on doive faire 40 km parfois plus pour certaines professions, sans aides".

La question du pouvoir d'achat

Muriel comme d'autres remarque un énorme manque dans le discours d'Emmanuel Macron. La "gilet jaune" montalbanaise "ne voit pas très bien comment le pouvoir d'achat va être amélioré, ce qui est quand même la demande numéro 1 des 'gilets jaunes'". Sonia voulait des mesures immédiates pour le pouvoir d'achat, "mais cela ne sera pas cette année, cela sera sur l'année prochaine".,

La "gilet jaune" castelroussine prévient qu'elle va garder son gilet jaune : "Pour l'instant moi je paye toujours mes impôts. Ils mettent des plans de restructurations de la société, mais cela ne va pas se faire. Moi, demain, ma vie elle ne va pas changer." De Châteauroux à Montauban, ils disent tous que les manifestations du samedi ne sont pas terminées et certains espèrent même que le mouvement se structure après les élections européennes.

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