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Les avocats du manifestant frappé au sol à Paris annoncent qu'ils vont porter plainte et dénoncent le traitement infligé à leur client

Le manifestant avait été frappé par un policier en marge d'une manifestation de "gilets jaunes" samedi.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Combinaison d'images créée le 19 janvier 2020 et tirée d'une vidéo diffusée par un manifestant la veille, montrant un policier anti-émeute en train de tabasser un manifestant en marge de la mobilisation des "gilets jaunes" près de la gare de l'Est, à Paris. (- / HANDOUT)

Les avocats du manifestant frappé au sol par un policier samedi lors de la manifestation parisienne des "gilets jaunes" ont annoncé à franceinfo, lundi 20 au soir, qu'ils allaient déposer plainte. Clément F., dont l'interpellation filmée a fait le tour des réseaux sociaux, a été présenté lundi à un magistrat du parquet, à l'issue de ses 48 heures de garde à vue. Il a été placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention, dans l'attente de l'audience qui se tiendra dans le courant du mois de février. Il lui est interdit de se rendre à Paris ou de détenir une arme, a également appris franceinfo de source judiciaire.

"Nous ne pouvons que nous insurger contre ce choix alors qu'une enquête est ouverte à l'IGPN à la demande du parquet de Paris concernant les violences reprochées au policier", écrivent maîtres Alice Becker, Raphaël Kempf, Eliot Sourty et Camille Vannier. Dans un communiqué publié lundi 20 janvier, le quatuor d'avocats dénonce le traitement infligé à leur client. Le policier, ainsi que deux de ses collègues, a porté plainte pour "violences volontaires" contre le manifestant lundi matin.

Sur plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on voit le policier donner des coups au jeune homme interpellé alors qu'il est à terre. Sur ces faits, le parquet de Paris a ouvert dimanche une enquête pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" confiée à l'IGPN.

"Aucun policier jugé en comparution immédiate"

De son côté, le policier filmé accuse le manifestant de violences et d'avoir empêché une autre interpellation, d'où cette plainte. Il explique par ailleurs que, lors de l'interpellation, le manifestant lui a craché du sang au niveau de la bouche. Selon Stanislas Gaudon, porte-parole du syndicat Alliance, le jeune homme a dit : "J'ai le sida, tu vas crever".

Les avocats du manifestant appellent à sa remise en liberté "au plus vite (...) pour qu'il puisse panser ses blessures". Ils affirment qu'"aucun policier n'a jamais été jugé en comparution immédiate, contrairement à des milliers de manifestants". Ils déplorent cette "différence de traitement" alors que leur client a été déféré au parquet après sa garde à vue. Un magistrat doit lui signifier dans l'après-midi sa convocation devant le tribunal correctionnel. En attendant le procès, le parquet va requérir son placement sous contrôle judiciaire.

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