Les sociétés d'autoroute font le "minimum syndical" avec ce nouvel abonnement à -30%, estime une association d'usagers
Le président de l'association "A10 gratuite" se méfie, sur franceinfo, des annonces du ministère des Transports. En général rappelle-t-il, quand "les concessionnaires d'autoroutes sont obligés de lâcher du lest d'une main, ils reprennent d'une autre main".
"Il y a un côté minimum syndical, les dispositions sont très homéopathiques", estime jeudi 17 janvier sur franceinfo Jean-Claude Lagron, président de l’association "A10 gratuite", après l'annonce aujourd'hui par la ministre des Transports, Elisabeth Borne, d'un nouvel abonnement sur les réseaux d'autoroutes à partir du 1er février prochain. Celui-ci donnera droit à une réduction de 30% pour les automobilistes qui font au moins 10 allers-retours par mois.
"D'une part, les augmentations prévues au 1er février sont maintenues, comme tous les ans, alors que rien ne les justifie", dénonce-t-il. Les tarifs des péages doivent effectivement augmenter de 1,8% à 1,9%, conformément aux contrats liant les sociétés autoroutières à l'État. "D'autre part, pour les usagers des tronçons d'autoroutes qui se trouvent à la périphérie des grandes métropoles, cela ne va toucher qu'une petite partie de personnes. Bon nombre de ces tronçons ont déjà des tarifs préférentiels et des abonnements. Ça ne touchera sans doute pas une population aussi importante que ce qu'annonce le ministère", estime Jean-Claude Lagron.
"L'État doit reprendre la main"
"Mon sentiment, c'est la prudence. Nous avons l'habitude depuis des années de voir que, lorsque les concessionnaires d'autoroutes sont obligés de lâcher du lest d'une main, ils reprennent d'une autre main en général le double de ce qu'ils ont laissé, via des négociations savantes et opaques avec l'État", dénonce le président de l'association "A10 gratuite".
"Je crois que l'État doit reprendre la main sur les concessions d'autoroutes. La question se pose, on le voit dans le mouvement des 'gilets jaunes'. C'est la seule façon d'assurer que le réseau d'autoroutes aille dans le sens de l'intérêt général", estime encore Jean-Claude Lagron.
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