Cet article date de plus d'un an.

Carburants : trois questions sur les problèmes d'approvisionnement dans les stations-service

De nouvelles réquisitions ont lieu mardi à la raffinerie de Gonfreville, en Seine-Maritime, pour endiguer la pénurie de carburants, à quelques jours du week-end de Pâques. L'Union française des industries pétrolières (UFIP) promet une "nette amélioration" en fin de semaine en Île-de-France.
Article rédigé par franceinfo - Armêl Balogog
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des ruptures de carburants dans une station-service à Toulouse, le 23 mars 2023. (FREDERIC SCHEIBER / HANS LUCAS)

Le gouvernement fait, depuis lundi 3 avril, de nouvelles réquisitions à la raffinerie de Gonfreville, en Seine-Maritime. En début de semaine, une station-service sur dix manquait, en France, d'au moins un carburant à la pompe. Dans le Loiret et dans le Cher, un quart des stations connaissent une pénurie, et cela concerne quasiment la moitié d'entre elles en Indre-et-Loire et en Île-de-France.

1 Comment expliquer ces pénuries de carburants ?

Les causes de cette pénurie se retrouvent à différents niveaux, dans la chaîne d'approvisionnement. La principale explication reste la mobilisation contre la réforme des retraites dans les raffineries, qui a commencé il y a un mois. Les expéditions de carburants sont encore à l'arrêt dans trois raffineries conventionnelles sur six, selon la CGT : celles de Donges (Loire-Atlantique), de Gonfreville et de Gravenchon (Seine-Maritime). Les trois autres expédient bien du carburant, mais pas autant qu'en temps normal.

>> Suivez l'évolution des ruptures à la pompe, au jour le jour et par département

Ce carburant expédié est envoyé dans des dépôts qui stockent le gazole et l'essence et il y a eu, là-aussi, quelques grèves qui ont pu ralentir le remplissage des camions qui livrent ensuite les stations-service. Mais selon l'union française des industries pétrolières (UFIP), ces problèmes restent à la marge. Il n'y a jamais eu plus de dix dépôts bloqués en même temps sur les 200 que compte le territoire. Actuellement, un seul dépôt est en grève.

2 Pourquoi les précédentes réquisitions n'ont pas permis de débloquer la situation?

Ces réquisitions, effectuées il y a 10 jours dans la raffinerie de Gonfreville, ont surtout permis d'alimenter les aéroports parisiens en kérosène, selon Olivier Gantois, le président de l'UFIP. Les raffineries ont livré les dépôts en kérosène via des oléoducs, des sortes de gros tuyaux, qui sont "multi-produits". Cela signifie qu'ils peuvent livrer plusieurs types de carburants, mais un seul à la fois. Quand le kérosène a été livré en priorité pour alimenter les avions, l'essence à destination des stations-service et des voitures est passée au second plan. C'est aussi pour cela que l'Île-de-France et le Centre-Val-de-Loire manquent davantage de carburant que les autres régions.

3 Quand auront lieu les prochaines livraisons ?

Les nouvelles réquisitions de personnels en cours, ainsi que celles de la semaine dernière, vont surement permettre d'accélérer les livraisons de carburants. Sachant qu'il y a déjà, à nouveau, du sans-plomb dans les pipe-lines, les dépôts vont donc être livrés. L'UFIP promet une "nette amélioration" des choses en fin de semaine en Île-de-France. Mais il n'y aura pas de retour à la normale dans le pays tant que la mobilisation contre la réforme des retraites continuera. Surtout, rien ne sert de faire des pleins de carburants en avance : c'est ce phénomène, bien souvent, qui crée la pénurie.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.