Grève des raffineries TotalEnergies : la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment refuse d'être "prise en otage"
"Si on ne peut pas travailler, il faut a minima, que les entreprises puissent avoir une activité partielle sans reste à charge", réclame les artisans du bâtiment, dont l'activité est fortement perturbée par la pénurie de carburant dans les stations-service.
Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) regrette samedi 15 octobre sur franceinfo d'être "pris en otage" par la grève dans les raffineries de TotalEnergies. Les chantiers du bâtiment fonctionnent au ralenti en raison de la pénurie de carburant : "Si la crise devait perdurer, on aura des difficultés à maintenir nos employés en activité", prévient-il. Il demande au gouvernement de mettre en place le chômage partiel, comme durant le Covid-19, "sans reste à charge pour l'entreprise".
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franceinfo : Est-ce que les chantiers du bâtiment sont toujours en activité ?
Jean-Christophe Repon : On n'est pas encore dans l'annulation, c'est pour ça qu'on demande au gouvernement une grande vigilance. Si la crise devait perdurer, on aura des difficultés à maintenir nos employés en activité. On demande une activité partielle à minima. On demande aux comités de crise, aux préfets territoriaux de se mettre autour de la table, territoire par territoire, pour qu'on fasse le bilan en Île-de-France, les Hauts-de-France, les territoires les plus touchés pour pouvoir continuer à travailler. Si on ne peut pas travailler, il faut a minima, si on veut que les entreprises passent cette crise, qu'elles puissent avoir une activité partielle sans reste à charge pour l'entreprise comme ce qui a été proposé pendant la période Covid.
Voulez-vous un accès prioritaire dans les stations-service ?
Cela reste une demande de notre part. Le Territoire de Belfort a eu gain de cause sur les jerrycans. Ils sont interdits. Pour nous, travailler sur les chantiers, c'est aussi avoir des éléments électroportatifs qui consomment de l'essence et du gasoil. Il faut au moins a minima qu'on puisse comme sur l'ensemble du territoire pouvoir utiliser des jerrycans, quand on est artisan, pour pouvoir continuer à maintenir l'emploi et le travail.
Comprenez-vous la mobilisation des salariés de chez TotalEnergies ?
Nous comprenons parce que nous faisons partie des partenaires sociaux. Le fait que les pétroliers ont fait des superprofits nécessite aussi la répartition de la valeur. Il appartient au patronat et aux syndicats de salariés de trouver des solutions pour leur secteur, comme on le fait dans chaque secteur. Nous sommes pris en otage en raison d'un déficit de négociations entre les patrons de la filière de la pétrochimie et les syndicats de salariés. Ce n'est pas le bon moment de bloquer la France, alors qu'il y a eu des superprofits. La part de responsabilité est partagée, mais Total doit faire sûrement un geste.
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