Indemnité inflation : "C'est de la rustine", selon Sandrine Rousseau qui réclame des "mesures structurelles"
"On va faire ce chèque de 100 euros et dans trois mois ou dans six mois on sera exactement dans la même situation", a estimé Sandrine Rousseau, conseillère de Yannick Jadot, le candidat écologiste à la présidentielle de 2022.
L'écologiste Sandrine Rousseau a jugé dimanche 24 octobre sur franceinfo "dérisoire" l'indemnité inflation de 100 euros qui sera versée à 38 millions de Français pour compenser la forte hausse des carburants et de l'énergie en Europe. "C'est dérisoire par rapport aux augmentations de l'énergie, par rapport aux augmentations du gaz, de l'électricité et de l'essence", a précisé celle qui est désormais conseillère spéciale aux questions de précarité et de discrimination auprès de Yannick Jadot, le candidat écologiste à la présidentielle de 2022.
"C'est de la rustine, on va faire ce chèque de 100 euros et dans trois mois ou dans six mois on sera exactement dans la même situation parce que cela n'a pas été accompagné de mesures structurelles", a-t-elle ajouté. Selon elle, "il faut redonner de l'oxygène, de l'espace et du revenu aux plus précaires" sur du long terme. "Là, c'est une mesure dans l'urgence alors qu'on avait déjà eu des alertes dès 2018 avec les 'gilets jaunes' (…) et que ce n'est pas une situation exceptionnelle", a-t-elle critiqué. "C'est une situation qui va se reproduire, ne pas le dire, c'est mentir sur la situation des Français", a poursuivi Sandrine Rousseau, appelant à mettre en place "des mesures structurelles", pour résoudre "un problème structurel".
"Il faut faire en sorte que les Français et les Françaises dépendent moins de ces énergies."
Sandrine Rousseauà franceinfo
Sandrine Rousseau propose de diminuer la facture énergétique en isolant mieux les bâtiments et en transformant les mobilités. "C'est cela qui nous manque, comment on modifie réellement nos mobilités, les voitures individuelles qui sont le mode de transport principal des Français, de sortes que celles et ceux qui en ont vraiment besoin ne dépendent pas de la hausse de l'énergie, de l'essence ?", a-t-elle ajouté. "Comment on se met autour de la table pour faire des véhicules ultralégers, alors qu'on est dans une fuite en avant sur le poids des véhicules qui consomment de plus en plus", a-t-elle dénoncé.
Arrêter les réacteurs "en fin de vie"
Sur la question du nucléaire, Sandrine Rousseau a réitéré son souhait, qu'elle dit partager avec Yannick Jadot, d'arrêter les réacteurs qui "arrivent en fin de vie". "On met tout notre argent dans la prolongation de quelque chose qu'on ne sait pas arrêter complètement", a-t-elle dénoncé. "Soyons raisonnables, travaillons sur la fin de cette énergie, mettons en place des recherches pour faire en sorte d'arrêter ces centrales et investissons massivement dans les énergies renouvelables et dans un mix énergétique", a insisté l'écologiste. "À quel moment doit-on s'arrêter quand on va dans une direction qui n'est pas la bonne ? Jusqu'où on s'entête ? La France doit changer son excès énergétique parce que le nucléaire aujourd'hui est en fin de vie", a-t-elle affirmé concernant les EPR, tout en appelant à la responsabilité politique contre "l'aveuglement industriel".
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