"Facilités de circulation" pour les agents de la SNCF : les cheminots s'inquiètent d'une possible remise en cause et dénoncent un faux débat
D'après le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou, les billets et réductions dont bénéficient les agents de la compagnie seront bien maintenus. Les cheminots eux s'inquiètent d'une possible remise en cause des "facilités de circulation".
Quel avenir pour les "facilités de circulation", ces billets gratuits ou ces réductions à 90% dont bénéficient les agents de la SNCF, ainsi qu'une partie de leur famille ?
Le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, assure qu'elles seront maintenues, mais un rapport remis cet été au gouvernement, a jeté le trouble. Une réunion a lieu lundi 13 septembre entre les syndicats et l'UTP, le patronat de la branche ferroviaire, avec la question de ceux qui seront transférés chez un autre opérateur, après l'ouverture à la concurrence sur les lignes de TGV et de TER.
Pas un "avantage exorbitant" d'après un rapport remis au gouvernement
Les cheminots comme Irène Belleperche vivent très mal une possible remise en cause. Chargée de ressources humaines à la SNCF et militante de l'UNSA Ferroviaire, elle estime que les "facilités de circulation" riment avec déplacements domicile-travail et pas avec grands départs en vacances d'été en famille, loin de certaines légendes urbaines : "Je les utilise mais je ne peux pas dire que ce soit très fréquent", explique-t-elle. "Je suis mariée j'ai deux enfants, mon conjoint est aussi cheminot, et en 25 ans j'ai dû utiliser une dizaine de fois cet avantage-là pour les loisirs."
Le rapport remis au gouvernement dénombre 1,1 million de bénéficiaires, en grande majorité des conjoints, parents ou enfants de moins de 21 ans, pour un manque à gagner de 105 millions d'euros par an pour la SNCF. Cet avantage n'est pas "exorbitant" d'après ses conclusions. Pour Romain Nancé, agent de sûreté ferroviaire et également militant à l'UNSA, "on est une entreprise ferroviaire, on bénéficie de la gratuité des transports sur notre réseau, cet avantage-là ne me paraît pas déconnant".
Les syndicats unanimes sur le maintien du régime
Si les cheminots ont droit à huit billets gratuits par an, ils payent la réservation sur les autres. L'octroi des facilités de circulation s'accompagne surtout de strictes conditions dont celle de laisser sa place assise en cas de train complet ou d'être mobilisable en cours de trajet.
"On a un autre devoir. Si un collègue contrôleur ou un conducteur de train a besoin, on est là aussi pour aider sur des situations conflictuelles."
Romain Nancé, agent de sûreté à la SNCFà franceinfo
Les syndicats de cheminots sont unanimes pour réclamer le maintien du régime actuel des facilités de circulation, y compris en cas de transfert chez un autre opérateur que la SNCF. Pour Irène Belleperche, l'enjeu symbolique est très fort. "Ces dernières années il y a eu de gros chamboulements au niveau de la SNCF, avec la réforme du ferroviaire, aujourd'hui l'ouverture à la concurrence, le transfert de salariés dans d'autres entreprises et puis depuis le 1er janvier 2020, la fin de recrutement au statut des cheminots", énumère la chargée de ressources humaines.
"Aujourd'hui c'est l'un des marqueurs sociaux les plus forts dans notre entreprise."
Irène Belleperche, chargée de ressources humaines à la SNCFà franceinfo
Les syndicats devraient rappeler ce message à l'UTP, ainsi qu'au ministre des Transports, qui a prévu de les rencontrer dans une dizaine de jours.
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