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"Des gares, des trains, des humains" : des cheminots et usagers rassemblés contre les fermetures des gares et des guichets

Alors qu'une table ronde nationale doit se tenir mercredi 6 novembre au sujet des technicentres, les cheminots se mobilisent contre la suppression des gares et des guichets. Un grief partagé par certains usagers.

Article rédigé par franceinfo, Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Manifestation des cheminots devant la gare du Nord mardi 5 novembre 2019. (SEBASTIEN MUYLAERT / MAXPPP)

"Des gares, des trains, des humains", le slogan s'affiche sur les pancartes brandies par une partie des manifestants devant la gare du Nord à Paris. Mardi 5 novembre, plusieurs centaines de personnes ont répondu à l'appel de la CGT-Cheminots afin de réclamer la réouverture des gares et des guichets. Parmi eux, Cécile, agent commercial en gare d'Amiens. Avec ses collègues, elle tente d'empêcher la fermeture programmée de certains guichets "À Amiens, ça fait six mois qu'on est dans la lutte, qu'on fait régulièrement des journées de grève avec des signatures de pétition."

On a besoin de renouer le lien avec nos usagers et de leur dire qu'on ne l'accepte pas, qu'on est là aussi pour eux.

Cécile, agent commercial SNCF

à franceinfo

Un message partagé par Dominique, retraitée et militante dans une association d'usagers. Elle arrive de Vire dans le Calvados. "Un agent au guichet ne fait pas que de la vente de billets. Il donne des renseignements très précieux sur les meilleurs trajets, la meilleure période, les bons moments. C'est un véritable souci cette fermeture des guichets".

900 suppressions de postes au guichet ces derniers mois

La CGT cheminots, à l'origine du rassemblement, a fait ses comptes. Elle déplore 900 suppressions de postes aux guichets rien que ces derniers mois. D'où notamment les files d'attente interminables vues cet été dans les grandes gares parisiennes. Le nouveau patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a promis de remettre du personnel aux guichets. Daniel Ferté, de FO Cheminots, reste sceptique. "Chiche ! Mais combien de postes créés ?, interroge-t-il. "Parce que d'après ce qu'on comprend, pour l'instant, c'est une réaffectation."

Donc, on va remettre dans des grandes gares ce qu'on va retirer dans les petites gares.

Daniel Ferté, FO Cheminots

 

"Pour l'instant, on attend de voir combien d'embauches," poursuit le syndicaliste. Mais au-delà de la question des gares et des guichets, c'est bien un malaise global qu'expriment les cheminots. Les conducteurs de TER ont récemment fait jouer en masse leur droit de retrait. Les débrayages se multiplient dans les technicentres de maintenance des TGV alors qu'une table ronde nationale convoquée par la direction doit se tenir mercredi 6 novembre, précisément au sujet de la situation dans les technicentres TGV.

La réforme ferroviaire de l'an dernier n'est toujours pas passée

Laetitia, contrôleuse et militante CGT, y voit les conséquences de la réforme ferroviaire de l'an dernier. "Les cheminots, on est quand même sous les feux de la rampe depuis plus d'un an maintenant avec la réforme de la SNCF. Aujourd'hui, on est en train d'en subir les conséquences. Les usagers en subissent les conséquences. Forcément, on est toujours là, on se bat et on lâchera pas de toute façon, on lâche pas."

Et même si la CGT-Cheminots n'a pas encore appelé à une grève reconductible à partir du 5 décembre contre la réforme des retraites à l'inverse de Sud-Rail ou de l'Unsa, tout le monde semble persuadé qu'un long conflit social à la SNCF est à terme inévitable. 

"Des gares, des trains, des humains". Le reportage de Raphaël Ebenstein.

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