Trains : alors que la société Railcoop jette l'éponge, où en sont les autres concurrents potentiels de la SNCF ?

La société coopérative Railcoop, l'un des concurrents potentiels de la SNCF, jette l'éponge. Franceinfo revient sur la situation financière des autres sociétés ferroviaires qui vont ou se sont déjà installées en France.
Article rédigé par Raphaël Ebenstein - édité par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'inauguration du service de fret Railcoop à Capdenac le 15 novembre 2021. (J?R?MIE FULLERINGER / MAXPPP)

C'est un concurrent virtuel en moins pour la SNCF : la société coopérative Railcoop, qui voulait relancer une ligne directe entre Bordeaux et Lyon. La compagnie a annoncé sa prochaine liquidation judiciaire, cinq ans après sa création et sans avoir pu faire circuler entre-temps le moindre train de voyageurs. Railcoop a toujours fait figure d'exception dans le petit monde du ferroviaire en France. Seule société de type coopératif, elle employait environ 15 000 sociétaires avec un objectif revendiqué d'aménagement du territoire.

Le projet de relance de la ligne Bordeaux-Lyon, abandonnée en 2014 par la SNCF sur fond de fréquentation en berne, prévoyait ainsi les dessertes de villes moyennes comme Périgueux, Guéret ou Roanne et un trajet de près de 7 heures dans d'anciennes rames de TER rénovées, loin de la grande vitesse. Franceinfo fait le point sur l'état de santé des différents concurrents à la SNCF.

Des interrogations sur la solidité financière des concurrents français

Ce modèle de Railcoop était totalement différent des deux autres entreprises françaises qui espèrent pouvoir bientôt concurrencer la SNCF sur des liaisons TGV : Le Train, qui a pour objectif de lancer de premières liaisons dès 2026, et Kevin Speed, en 2028. Les deux sociétés, fondées par des spécialistes du secteur, anciens de la SNCF ou de la RATP, adoptent des approches légèrement différentes. Le Train se concentre sur des liaisons TGV régionales dans l'ouest de la France pour relier Bordeaux, Rennes, Nantes, Tours ou La Rochelle, sans passer par Paris. Une offre vraiment alternative à celle de la SNCF, donc.

La compagnie Kevin Speed prévoit de son côté de se lancer sur les lignes Paris-Lyon, Paris-Lille et Paris-Strasbourg en desservant toutes les gares intermédiaires, à l'inverse des TGV Inoui ou des Ouigo de la SNCF. La société vient de signer un accord-cadre avec SNCF Réseau pour réserver des sillons, des créneaux de circulation, à partir de 2028 pour une durée de dix ans. Kevin Speed mise sur les "navetteurs", ces salariés, souvent cadres, partiellement en télétravail, qui font plusieurs allers-retours dans la semaine entre leur lieu de résidence et Paris.

Reste évidemment à savoir si les sociétés auront les reins suffisamment solides financièrement, notamment pour acheter des rames très coûteuses. La société Le Train a en tout cas déjà annoncé la commande de dix rames au constructeur espagnol Talgo pour 300 millions d'euros.

Renfe veut quadrupler son offre, Trenitalia semble en difficulté 

En attendant, peu d'informations filtrent sur le bilan des deux premiers concurrents effectifs de la SNCF sur les liaisons TGV, l'Italien Trenitalia et l'Espagnol Renfe. Trenitalia, qui s'est lancée en premier fin 2021 sur Paris-Lyon et en prolongement jusqu'à Milan, revendiquait il y a quelques mois plus de deux millions de passagers transportés au total. Mais la compagnie est très affectée par l'interruption partielle du trafic en Savoie, suite à un éboulement en août dernier, qui perturbe sa liaison vers Milan. Et elle a demandé une réduction du prix des péages ferroviaires supérieure à ce qui était initialement prévu cette année pour les nouveaux entrants sur le marché français, signe a priori de problèmes de rentabilité.

La Renfe, qui a commencé son activité l'été dernier, revendiquait fin 2023 environ 250 000 passagers transportés en moins de six mois. La compagnie espagnole affiche l'objectif de quadrupler son offre en France d'ici la fin de l'année, notamment en s'installant prochainement sur la ligne Paris-Lyon-Marseille.

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