: Vidéo Vacarme incessant, migraine chronique, dépression... Le TGV, un train d'enfer
Dans ce coin de Sarthe, la nouvelle ligne TGV Paris-Rennes a "ruiné" la vie de Alain et Jacqueline Terpereau, un couple de retraités. Ils se sont confiés à "Complément d'enquête".
Alain et Jacqueline Terpereau, ou l'histoire d'un couple modeste. La maison qu'ils ont achetée près du Mans en 1977 leur a coûté toutes leurs économies. Pas de chance, le village se trouve en plein sur le tracé de la nouvelle ligne de TGV Paris-Rennes. Mise en service en juillet 2017, elle est venue "foutre quarante-et-un ans de vie en l'air", fulmine Alain.
Au moment de sa construction, ils ont demandé à ce que la maison leur soit rachetée. Mais elle est à 150 mètres de la ligne, pile la distance autorisée, donc pas de rachat. Quelques modifications plus tard, la ligne passera finalement… à 70 mètres. Pourtant, toujours pas de rachat. "Ils nous ont menti, c'est aberrant !" Alain ne comprend pas. Mais il y a pire : leur maison ne vaut plus rien. "Ils nous ont complètement ruinés. Admettons qu'on aille en maison de retraite… on est incapables de payer ! C'était ça, la valeur de la maison."
"Ce train-là, il est chez lui"
Dans le jardin avec vue sur la voie ferrée, au passage du TGV (80 fois par jour), le niveau sonore monte à 80 décibels – la moyenne autorisée est de 60 décibels en journée. Dans la maison, pas de refuge : "Qu'on soit dans n'importe quelle pièce, il traverse tout, partout ! Ce train-là, il s'est invité, il est chez lui !" "C'est un locataire vraiment... bruyant", renchérit Jacqueline. Ce dimanche soir-là, "Complément d'enquête" s'est invité dans le salon des Terpereau. Il est 18h50, l'heure de pointe : un train toutes les huit minutes. Toute la soirée sera noyée sous un bruit de vibrations insupportable, qui va durer jusqu'à 23h45.
Alain et Jacqueline tentent de garder un peu d'humour, mais leur fils s'inquiète pour eux. Les nuisances du TGV sont devenues "un sujet quotidien, plus qu'une obsession. Ça devient quasiment un danger pour eux. On parle de suicide, parfois, malheureusement, parce qu'avec tout ce désarroi… Je comprends, ça peut vraiment être le cas." Depuis l'ouverture de la ligne Paris-Rennes, Jacqueline souffre de migraines chroniques. Son médecin lui a diagnostiqué une dépression nerveuse.
Extrait de "Sarthe : le bruit et l'horreur", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 29 mars 2018.
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