Témoignages "C'est très compliqué" : en Italie, l'inquiétude d'entreprises d'import-export après la fermeture d'une partie des tunnels de la vallée alpine

Un an après l'éboulement qui a endommagé des voies ferrées dans la vallée de la Maurienne, le tunnel ferroviaire du Fréjus est toujours fermé à la circulation. Le tunnel du Mont-Blanc doit aussi fermer plusieurs mois pour travaux. Tout cela inquiète le secteur de l'import-export en Italie.
Article rédigé par Bruno Duvic
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des travaux dans le tunnel du Mont-Blanc, à hauteur de Chamonix (Rhône-Alpes), près de la frontière avec l'Italie, le 13 décembre 2023. (GREGORY YETCHMENIZA / MAXPPP)

Cela fait un an mardi que le tunnel ferroviaire du Fréjus est fermé après l’éboulement qui avait eu lieu le 27 août 2023 en Maurienne (Savoie). La réouverture n’est pas prévue, au mieux, avant le premier trimestre 2025. Dans le même temps, le tunnel routier du Mont-Blanc sera fermé à partir de la semaine prochaine et jusqu’au mois de décembre. C’est le début d’un grand chantier pour la rénovation de la voûte. En Italie, où les vallées alpines sont cruciales pour l’export vers le reste de l’Europe, cette situation suscite de l’inquiétude.

Giuseppe Curcio a une grosse entreprise d’import-export vers la France, avec 230 camions qui transportent des pâtes et des eaux minérales. "C'est très très compliqué", admet-il. Les difficultés de la partie ferroutage ont commencé avec la contestation de la réforme des retraites et les trains annulés. Puis la fermeture du tunnel du Fréjus. En deux ans, "nous avons perdu, sur la part de ferroutage, 2,5 millions d'euros de chiffre d'affaires".

Une partie de sa marchandise passe par la route, mais désormais la fermeture du Mont-Blanc va poser problème. Ces trois mois de travaux, à partir de septembre, doivent se reproduire pendant une quinzaine d’années. Davide dell’Innocenti travaille dans le Val d’Aoste à la frontière avec la France et expédie en France des matériaux en métaux pour le bâtiment. Entre 15 et 20% de son business est en jeu avec la fermeture du Mont-Blanc. "Nous n'avons pas un petit bobo, mais un problème à une artère, lâche-t-il. C'est trois mois de fermeture par an. Ajoutez à cela qu'en août, les entreprises sont presque toujours en vacances, et qu'en décembre, il y a les fêtes, vous réalisez que cela représente une bonne partie de la saison."

L'exigence de travaux plus rapides

Pour Davide, membre du Medef local, il faut des aménagements et des travaux plus rapides sous le Mont-Blanc avant la grande remise en état. "Nous plaidons pour la construction d'une seconde galerie sous le Mont-Blanc, qui nous garantirait en cinq ou six ans un passage plus fluide, plus écologique, plus sûr vers la France."

Les deux tiers des exportations italiennes vers l’Europe transitent par les vallées alpines. Quand on lui parle des solutions à ces blocages, Giuseppe Curcio ressort un vieux dossier de contentieux entre France et Italie, le tunnel Lyon-Turin, appelé le TAV en Italie. "Les contestations contre le tunnel du TAV ralentissent le temps des réalisations, mais c'est fondamental." L’ouverture complète de ce tunnel n’est pas prévue avant les années 2030. 

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