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Travail dominical dans les grands magasins : le patronat prêt à rediscuter

Comme la CGT, la CFDT a choisi de ne pas signer l'accord de branche proposé par le patronat pour réglementer le travail le dimanche. Pour débloquer une situation figée le patronat s'est dit prêt à faire de nouvelles concessions.
Article rédigé par franceinfo
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  (Les Galeries Lafayette, boulevard Haussmann à Paris  © MaxPPP)

Après la CGT, la CFDT. Le syndicat a annoncé ce mercredi matin qu'il ne signerait pas l'accord de branche proposé par l'Union des grands commerces de centre ville pour régir le travail dominical dans les grands magasins. Comme l'avait laissé entendre le secrétaire général de la CFDT, Laurent Bergé, lundi soir sur France Info. Toutefois, la CFDT "reste ouverte à toute négociation sérieuse". En l'état actuel, vu le poids des deux syndicats dans le secteur, l'accord est de facto bloqué et  inapplicable, avant même que Force Ouvrière ne se prononce sur le dossier.  En réaction, le patronat a dit vouloir rouvrir la porte à de nouvelles négociations mercredi soir, mais elle s'annoncent serrées.

"La porte reste toujours ouverte à la discussion, (...) mais on n'ira pas beaucoup plus loin"

L'Union des grands commerces de centre ville, par la voix de son président Claude Boulle, laisse sa porte "ouverte à toutes les discussions ", considérant que "la CFDT a mis en lumière plusieurs points qui n'avaient pas été abordés par les partenaires " précédemment. Claude Boulle estime toutefois que les grands magasins ont déjà fait "un très très grand nombre de concessions aux demandes et aux revendications syndicales ", notamment sur la rémunération du travail le dimanche et la prise en charge financière de la garde des enfants et du transport. "Je crois qu'on ira pas beaucoup plus loin par rapport à cette offre là " avance Claude Boulle pour qui un "accord équilibré " reste "assez proche ".

"On n'ira pas beaucoup plus loin" mais un accord est "assez proche" estime Claude Boulle, président de l'UCV

Des propositions jugées insuffisantes 

Les syndicats du commerce avaient jusqu'au 23 décembre pour se prononcer sur ce nouveau projet d'accord sur le travail le dimanche, qui permettarit la création, selon le patronat, de 1.200 postes dans les grands magasins. Et pour tenter de convaincre les syndicats, l'UCV avait récemment revu ses propositions à la hausse, notamment sur les contreparties salariales. Ainsi, il est prévu une majoration de 100% de tous les dimanches travaillés au lieu d'une majoration dégressive, comme cela était évoqué dans un premier temps. L'organisation patronale avait également consenti à accorder l'attribution d'un repos compensateur pour cinq dimanches travaillés. Pour Gilles Desbordes de la CFDT, le texte proposé par le patronat est clairement insuffisant, notamment parce qu'il n'accorde pas les mêmes droits aux salariés contractuels des grands magasins et aux autres qui y travaillent pour le compte de marques qui y tiennent boutique.

"Le texte propose un recul des droits actuels" selon Gilles Desbordes de la CFDT

Les démonstrateurs pas pris en compte 

"C'est en dessous de ce que toucheraient des salariés qui feraient juste les 12 dimanches autorisés par le maire" avait annoncé la CGT mi-décembre au terme d'une nouvelle réunion de négociation. Ce qui posait souci aussi aux syndicats c'est la non prise en compte du statut des démonstrateurs qui représentent environ 80% du personnel, par exemple, aux Galeries Lafayette du Boulevard Haussmann à Paris. "Juridiquement, nous ne pouvons pas prendre de dispositions pour eux" a répondu Claude Boulle le président de l'UCV.  

Le travail dominical, c'est un des points-clés du projet de loi Macron sur la croissance et l'activité

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