Un "Mistral" russe sort en mer à Saint-Nazaire
Sa masse grise a défilé lentement devant les quais de Saint-Nazaire, dans le soleil levant. Le "Vladivostok", premier des deux BPC (bâtiments de projection et de commandement) de type "Mistral" que la France a construit pour la Russie a appareillé de Saint-Nazaire ce samedi matin, à 3h30, avant de stationner jusqu'à 7h20 dans la forme-écluse Joubert, à attendre que l'eau soit suffisement haute pour qu'il gagne la pleine mer.
10 jours d'essais en mer
A son bord et pour la première fois, environ 200 des 400 marins russes venus en prendre livraison, installés depuis début juillet à l'embouchure de la Loire. Le Vladivostok doit sortir pour une session d'essais en mer d'une dizaine de jours, avec un programme d'exercices pratiques pour tester ses systèmes et former son équipage. Il reviendra à quai le 22 septembre, pour repartir ensuite jusqu'au 2 octobre.
"Problème technique "
Ces essais en mer, prévus au programme, ont été suspendus pendant quelques jours pour un "problème technique ", indique à l'agence de presse Reuters une source proche du dossier, sans rapport, précise-t-elle, avec le contexte politique. Pourtant, l'annonce est tombée alors que partisans et opposants à la vente manifestaient au pied du navire. Les seconds redoutant une évasion pendant les essais en mer. Ils évoquaient l'affaire des "vedettes de Cherbourg", qu'Israël avait détourné dans la nuit de Noël 1969, malgré l'embargo qui frappait l'Etat hébreux pendant la Guerre des Six Jours.
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Cette fois, le morceau est tout de même beaucoup plus gros et l'Elysée n'a pas mis de veto définitif à la vente. François Hollande a pris soin de laisser la porte ouverte à l'exécution du contrat si la situation en Ukraine s'améliore. La livraison est en théorie prévue en novembre et d'ici là, le programme se poursuit comme si de rien n'était. Les salariés des chantiers navals STX craignent surtout l'annulation de la construction - en cours - du second navire, le Sebastopol. D'après leurs calculs, une telle hypothèse mettrait 300 salariés au chômage technique et ferait des dégâts chez les sous-traitant.
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