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Elections européennes : quels sont les 11 partis d'extrême droite qui s'affichent à Milan autour de Marine Le Pen ?

L'alliance entre le leader de la Ligue, Matteo Salvini, et la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, tient un grand meeting ce samedi, en plein cœur de Milan (Italie).

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, donne une conférence de presse à Milan (Italie), le 18 mai 2019. (MIGUEL MEDINA / AFP)

"Nous vivons un moment historique." Marine Le Pen n'a pas boudé son plaisir, samedi 18 mai, lors d'une conférence de presse donnée à Milan quelques heures avant le grand meeting réunissant les droites nationalistes européennes à l'invitation de Matteo Salvini, le puissant leader de la Ligue et ministre de l'Intérieur italien. 

Au total, pas moins de 12 partis européens participent à ce meeting organisé sur la place du Duomo, en plein cœur de la capitale lombarde, et auquel pourraient assister des dizaines de milliers de personnes. Une démonstration de force qui pourrait déboucher, à l'issue des élections européennes, sur la création d'un "super-groupe" au Parlement européen, dixit Marine Le Pen. Outre les partis déjà alliés au Rassemblement national à Strasbourg (comme le FPÖ autrichien ou le PVV néerlandais), d'autres signifient par leur présence leur volonté de rejoindre l'alliance Salvini-Le Pen alors qu'ils appartenaient à d'autres groupes politiques.

>> Une alliance entre les partis d'extrême droite au Parlement européen est-elle possible ? 

Marine Le Pen et Matteo Salvini n'ont pour le moment pas réussi à convaincre le puissant parti PiS, au pouvoir en Pologne, de les rejoindre, pas davantage que le Brexit Party de Nigel Farage ou le Fidesz du Hongrois Viktor Orban. D'autres partis absents de ce meeting pourraient en revanche les rejoindre ultérieurement, comme les Espagnols de Vox.

Quatre partis qui siègent déjà avec le RN

La Ligue italienne. Membre de la coalition au pouvoir en Italie avec le Mouvement 5 étoiles, la Ligue est le parti dirigé par Matteo Salvini, l'actuel ministre de l'Intérieur. Parti opposé à l'immigration et eurosceptique, la Ligue développe un discours libéral sur le plan économique et a renoncé à sortir de la zone euro. Largement en tête dans les sondages, elle pourrait envoyer 26 eurodéputés au Parlement européen, constituant ainsi la plus grosse délégation du futur groupe d'extrême droite.

Le FPÖ autrichien. Libéral économiquement, nationaliste et anti-immigration, le FPÖ, longtemps dirigé par Jörg Haider (mort en 2008), participe au gouvernement de coalition du chancelier conservateur Sebastian Kurz. Antieuropéen, le FPÖ a signé en 2016 un accord d'amitié avec le parti Russie unie de Vladimir Poutine. Crédité de cinq eurodéputés dans les sondages, le parti est depuis vendredi au cœur d'un scandale après la révélation d'une vidéo compromettante pour son chef, Heinz-Christian Strache, qui occupe le poste de vice-chancelier. En pleine tourmente, le FPÖ a d'ailleurs annulé à la dernière minute sa venue à Milan.

Le Vlaams Belang flamand. Ce parti qui prône l'indépendance de la Flandre est en déclin depuis une dizaine d'années, siphonné par la Nouvelle alliance flamande (N-VA). Il pourrait obtenir un siège d'eurodéputé, selon les sondages.

Le PVV néerlandais. Le Parti pour la liberté, dirigé par Geert Wilders, est libéral économiquement mais farouchement anti-UE, dont il veut sortir. Le PVV adopte en outre une ligne très hostile à l'immigration et à l'islam. Il est crédité, selon les sondages, de deux eurodéputés dans le futur Parlement européen.

Sept partis qui rejoignent l'alliance

L'AfD allemande. En progression constante ces dernières années, l'Alternative pour l'Allemagne a fait une entrée fracassante au Bundestag en 2017. "Anti-euro" mais "pas anti-Europe", le parti s'est opposé à la politique d'accueil des migrants d'Angela Merkel. Libéral économiquement et partisan d'une ligne pro-américaine, il pourrait envoyer 11 élus au Parlement européen.

Le Parti du peuple danois. Cette formation antimigrants envisage à terme une sortie de l'Union européenne. Il soutient, sans y participer, le gouvernement de centre droit. Concurrencé par d'autres partis sur sa droite, il reste la troisième force du pays selon les sondages, qui le créditent de deux eurodéputés.

Les Vrais Finlandais. Eurosceptique, anti-immigration, anti-islam et climato-sceptique, le parti des Vrais Finlandais se dit social-démocrate sur le plan économique. Après avoir terminé deuxième des élections législatives en avril, le parti pourrait envoyer trois eurodéputés à Strasbourg.

Le parti estonien Ekre. Après une percée aux législatives de mars, le parti populaire conservateur siège au sein du gouvernement conduit par le centriste Jüri Ratas. Ultranationaliste et antirusse, Ekre centre son programme sur la défense de l'indépendance, de la langue et de la culture estoniennes. Il compte dans ses rangs des militants condamnés pour violences, ainsi que des sympathisants néonazis, comme Marine Le Pen a pu le constater mardi. Le vice-président, Jaak Madison, qui représente le parti au meeting de Milan, a fait polémique en déclarant que le nazisme avait, "avec sa notion de l'ordre, sorti l'Allemagne de la merde". Ekre est crédité d'un eurodéputé dans les sondages.

Le SPD tchèque. Le parti Liberté et démocratie directe (SPD) est opposé à l'immigration et souhaite interdire l'islam en République tchèque. Crédité d'un eurodéputé dans les sondages, il est dirigé par l'homme d'affaires d'origine japonaise Tomio Okamura, qui a fustigé, le 1er mai, une "dénationalisation" de l'Europe par des élites "fascistes" et avec "l'aide de la migration".

Le Sme Rodina slovaque. Ce petit parti de droite, dont le nom signifie "Nous sommes une famille", a obtenu 6,6% des voix aux législatives de 2016 et remporté 11 sièges au Parlement slovaque. Selon les sondages, il pourrait obtenir un eurodéputé aux élections européennes.

Le parti bulgare Volya. Cette formation nationaliste russophile est opposée à l'immigration et favorable au renvoi de la classe politique, jugée corrompue. Dirigé par Veselin Mareshki, surnommé le "Trump bulgare", le parti n'est pas assuré d'atteindre le seuil nécessaire à l'obtention d'un siège au Parlement européen.

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