: Infographie Percée des eurosceptiques, parties historiques en baisse... Voici à quoi pourrait ressembler le futur Parlement européen
Les deux groupes historiques, le PPE (centre droit) et S&D (centre gauche), pourraient ne plus détenir la majorité absolue après les élections européennes, selon les sondages réalisés dans 27 pays de l'UE.
Des partis historiques en recul, des eurosceptiques en progression, un morcellement des forces politiques… Voilà à quoi pourrait ressembler le futur Parlement européen, issu des élections européennes de fin mai. Les services de l'institution ont publié, jeudi 18 avril, une projection en sièges des intentions de vote exprimées dans les sondages réalisés dans 28 pays de l'Union européenne. Contrairement aux précédentes livraisons, cette projection prend en compte le Royaume-Uni, qui se prépare à organiser ces élections dans le cas – de plus en plus probable – où le Brexit ne soit pas bouclé avant le 23 mai.
Le Parlement européen, qui publie cette projection en partenariat avec l'institut Kantar Public, explique avoir utilisé "des sondages rendus publics et publiés par des instituts de sondage clairement identifiés dans chaque Etat membre", et n'avoir commandé lui-même aucun sondage. Chacun de ces sondages permet d'évaluer le nombre potentiel d'élus de chaque liste. En rattachant ces derniers aux groupes politiques existants, on peut se faire une idée de l'évolution de la composition de l'actuel et du futur Parlement. Afin de faciliter les comparaisons, nous avons choisi de présenter la taille des groupes sous forme de pourcentage plutôt qu'en nombre de sièges.
Pas de majorité PPE-S&D ?
Selon ces données, le Parti populaire européen (PPE) demeurerait le groupe le plus important dans l'hémicycle. Le grand parti de droite démocrate-chrétienne est crédité de 180 sièges, devant les Socialistes et Démocrates (S&D) avec 149 sièges. La hiérarchie actuelle serait donc maintenue mais ces deux groupes jadis hégémoniques au Parlement européen risquent bien de perdre des plumes. Alors qu'ils disposent actuellement, à eux deux, d'une courte majorité absolue (29% des sièges pour le PPE et 25% pour S&D), ils ne pèseraient plus que 44% dans le nouvel hémicycle (24% pour le PPE et 20% pour S&D).
Cette probable nouvelle donne augure de négociations plus compliquées pour le partage des responsabilités lors de la prochaine mandature, notamment pour le poste très exposé de président de la Commission européenne, la présidence du Parlement européen et les présidences des commissions, d'autant que la liste LREM menée par Nathalie Loiseau est pour l'heure comptée dans la catégorie "autres". "Un compromis devra être trouvé entre le PPE, S&D, mais aussi ALDE [libéraux centristes] et peut-être même les Verts !" prévient un eurodéputé sortant.
Recomposition en vue chez les europhobes
Le groupe des libéraux centristes de l'ALDE resterait plus ou moins stable, selon les projections du Parlement. Mais en réalité, il devrait bénéficier du ralliement des eurodéputés français de La République en marche (classés pour le moment dans "Autres"), donc peser plus lourd dans le prochain hémicycle. La gauche radicale (GUE/NGL) ainsi que les Verts devraient avoir un poids comparable à celui qu'ils ont actuellement.
C'est à la droite de l'hémicycle que se tourneront tous les regards au soir du 26 mai. Les eurosceptiques, qui pourraient enregistrer une poussée plutôt modeste, sont actuellement divisés en trois groupes distincts. Le groupe ECR, auquel adhère notamment le parti Droit et justice polonais et les conservateurs britanniques, le groupe EFDD, où siègent le Mouvement 5 étoiles italien et les Britanniques de l'Ukip, et le groupe ENL de Marine Le Pen et de l'Italien Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue. Des tractations entre les partis europhobes sont en cours pour tenter de fédérer ces groupes. La possible participation des Britanniques aux élections européennes pourrait avoir pour conséquence de renforcer ces groupes.
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