Législatives 2024 : le Crif appelle "à un bloc républicain qui rejette les extrêmes" mais ne donne pas de consignes de vote

"L'éthique et les valeurs juives, c'est le rejet du Rassemblement national et de la France insoumise", rappelle le Conseil représentatif des institutions juives de France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
 

À 10 jours du premier tour des législatives anticipées, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) appelle sur France Inter "à un bloc républicain qui rejette les extrêmes", alors qu'un sombre fait divers s'est invité dans la campagne électorale. Deux adolescents de 13 ans ont été mis en examen, mardi 18 juin en fin de soirée, pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences à caractère antisémite sur une jeune fille juive de 12 ans à Courbevoie. 

"Nous avons très clairement rappelé que la ligne du Crif, au nom de ce que sont l'éthique et les valeurs juives, c'est le rejet du Rassemblement national et de la France insoumise", explique jeudi 20 juin sur France Inter son président, Yonathan Arfi. Il se refuse toutefois à aller plus loin, en donnant une consigne claire. "On ne donne pas d'instruction de vote", déclare-t-il. "Les Juifs ne céderont jamais à voter pour des partis antisémites, en l'occurrence, en ce moment, la France insoumise est un parti qui est extrêmement dangereux. Mais ils ne céderont jamais aux populismes nationalistes", affirme-t-il. 

Interrogé sur la prise de position, samedi sur LCI, du "chasseur de nazis" Serge Klarsfeld, qui voterait pour le RN en cas de duel RN-LFI au second tour des législatives anticipées, il préfère "retenir d'autres éléments". "Serge Klarsfeld a notamment dit qu'il voterait lui-même pour des partis du centre au premier tour", souligne-t-il. "On a le sentiment d'avoir été sacrifiés, d'une certaine manière, par la gauche républicaine", dit encore Yonathan Arfi, qui fait référence à l'alliance entre LFI et les autres partis de gauche, qui a mené à la création du Nouveau Front populaire. "La lutte contre l'antisémitisme, pour moi, était la colonne vertébrale politique de la gauche depuis l'affaire Dreyfus. C'est la première fois que, d'une certaine manière, elle accepte d'en faire une question sur laquelle on peut faire des compromis et sur laquelle on peut transiger", dénonce-t-il.

Dans son programme, le Nouveau Front populaire place la lutte "contre toutes les formes de racismes, contre l’antisémitisme et l’islamophobie" parmi ses priorités. Quant à LFI, elle rejette les accusations d'antisémitisme. "Notre combat contre l'antisémitisme, contre le racisme, contre l'islamophobie est au cœur de nos engagements", a certifié dimanche sur BFMTV Manuel Bompard, le coordinateur du mouvement, en réaction aux propos de Serge Klarsfeld.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.