Législatives 2024 : le succès des "edits" sur les réseaux sociaux, nouvelle arme des partis politiques

Premier tournage pour un jeune militant, et quelques hésitations. Comme sur un plateau de télévision, il dispose d’un prompteur et d’une caméra. Avec la cellule communication des "Jeunes avec Macron", il fabrique une vidéo qui sera diffusée sur les réseaux sociaux TikTok et Instagram. "L’idée, c’est d’avoir un format d’environ une trentaine de secondes, dynamique, court, qui intéresse les jeunes, mais qui a quand même du fond et des messages", explique Enzo Gauthier, le responsable communication des "Jeunes avec Macron". 

Des vidéos qui n’évoquent pas les programmes 

Ces vidéos, appelées edits, atteignent parfois jusqu’à des centaines de milliers de vues. Le premier à avoir lancé la tendance est Jordan Bardella. Musique entraînante, montages percutants, effets visuels… Ces vidéos rappellent celles des fans de chanteurs. Aujourd’hui, les edits gagnent toute la sphère politique.

Certains citoyens se regroupent même pour en relayer depuis leur domicile. Ces vidéos, séduisantes sur la forme, n’évoquent toutefois pas les programmes politiques, et ce quel que soit le candidat. Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences Po, invite ainsi à faire la distinction entre "la popularité sur les réseaux sociaux et le vote".