Législatives : "Il n'y a pas de calcul", affirme l'ancien ministre macroniste, Aurélien Rousseau, candidat Nouveau Front populaire
"Il n'y a pas de calcul", affirme jeudi 20 juin sur franceinfo Aurélien Rousseau, ex-ministre d'Élisabeth Borne aujourd'hui candidat Nouveau Front populaire. Il pointe "un désaccord politique" avec la politique menée par Emmanuel Macron, "une divergence profonde". "On allait trop loin sur les terres, les mots du RN", ajoute l'ancien ministre de la Santé, qui a claqué la porte du gouvernement en décembre 2023 .
"Je suis parti sur la loi Immigration", a rappelé l'ex-directeur de cabinet d'Élisabeth Borne à Matignon Aurélien Rousseau qui en contestait l'orientation droitière. "Il y a eu un changement d'orientation politique du président de la République, et ce choix politique, je ne le partage pas, je ne l'ai pas suivi", a-t-il justifié.
"J'ai toujours été de gauche"
"Mon seul adversaire, c'est le Rassemblement national", a martelé le candidat de l'alliance de gauche dans la 7e circonscription des Yvelines. "Je veux dire aux électeurs sociaux-démocrates, à une partie de gens de gauche qui ont cru à la dynamique portée par le président de la République, à ce 'en même-temps', qu'il y a eu un changement d'axe politique du président", a-t-il souligné. "Le Renaissance d'aujourd'hui, la proposition d'aujourd'hui, n'est pas celle du candidat Macron en 2022", a-t-il poursuivi. "L'orientation à droite s'est confirmée", a-t-il résumé avant d'ajouter qu'il est et qu'il a "toujours été de gauche". "Je ne veux pas qu'un électeur social-démocrate ait le choix entre Renaissance et le Rassemblement national et qu'il se dise qu'il y a aussi des gens qui portent sa voix, qui vont être présents dans une dynamique de gauche", a expliqué Aurélien Rousseau.
L'ex-ministre justifie par ailleurs son investiture dans les rangs de la gauche par le "pari" d'Emmanuel Macron au moment de la dissolution. "Le Nouveau Front populaire, c'est une réaction de la gauche face à une décision du président de la République qui repose sur l'idée que la gauche ne pourra pas se réunir", a avancé Aurélien Rousseau. Il s'est agacé de la stratégie du camp présidentiel de renvoyer "dos à dos" le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national. Selon lui, en les mettant "sur le même pied", le bloc présidentiel indique qu'il "ne fallait pas aller aux élections". "Cet argument de c'est nous ou le chaos, depuis 40 ans, conduit lui-même au chaos", a-t-il pointé. "Ce signe égal est pour moi, comme pour beaucoup, intenable, insoutenable", a ajouté le candidat qui sera notamment opposé à la députée sortante de la majorité présidentielle et ancienne ministre, Nadia Hai. Il affrontera également la médiatique cheffe cuisinière Babette de Rozières sous la bannière LR-RN.
L'ancien ministre est également revenu sur la charge d'Emmanuel Macron contre le programme du Nouveau Front populaire, le taxant de "totalement immigrationniste". "Des mots qui sortent du registre habituel du président de la République", selon Aurélien Rousseau, voyant là encore "un glissement" du chef de l'État. "Un ciblage délétère" qui ne correspond pas au programme de la gauche pour les législatives, a balayé l'ancien directeur de cabinet de Manuel Valls et de Bernard Cazeneuve à Matignon. "À partir du moment où on va sur les mots, sur les thématiques du Rassemblement national, en fait, le Rassemblement national, c'est pour lui du fioul", a-t-il souligné.
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