"Je saurai porter la voix de tous ceux qui sont en marge" : Sébastien Peytavie, député en fauteuil roulant bien décidé à ne pas être qu'un symbole
Près de la moitié des 577 députés élus dimanche dernier ont fait leurs premiers pas à l’Assemblée nationale mardi 21 juin. Parmi eux, Sébastien Peytavie, vainqueur dans la 4e circonscription de Dordogne, est le premier député en fauteuil roulant à entrer au Palais-Bourbon.
Sébastien Peytavie est en fauteuil roulant depuis ses 3 ans et des complications post-opératoires. Au lendemain des élections législatives, comme de nombreux autres nouveaux élus, il découvre l’Assemblée nationale : "C'est très impressionnant quand on arrive et qu'on nous nomme 'Monsieur le député'."
Séance photo, puis passage au bureau de poste de l’Assemblée. Il n’emprunte pas le même chemin que les autres députés et passe par des aménagements prévus pour les personnes en situation de handicap. Quelques plans inclinés pour son fauteuil roulant ne respectent pas encore les normes mais certains endroits ont été adaptés, comme le bureau numérique de l’Assemblée.
Puis Sébastien Peytavie pénètre enfin dans l’hémicycle grâce à un monte-charge. L'occasion de dresser un premier bilan de l’accessibilité au Palais-Bourbon : "L'hémicycle n'est pas accessible, à part au rez-de-chaussée, à côté des ministres. Je suis le premier député dans cette situation, et donc ils vont faire des travaux pour y installer un boîtier pour voter."
"Il n'y a jamais eu de député en fauteuil roulant de manière permanente, donc cette question n'a pas été réfléchie sur du long terme. Mais on voit qu'il y a la volonté de le faire. Tant mieux ! Sinon ça pose un gros problème démocratique."
Sébastien Peytavie, député Nupes de Dordogneà franceinfo
Il ne veut pas être réduit au statut de député en fauteuil roulant et compte porter ses thèmes de prédilection : les questions écologiques et les inégalités sociales notamment. Mais il ne se cachera pas quand il s’agira de débattre de textes autour du handicap. "Je suis dans cette situation depuis l'âge de trois ans. Il est évident que cela va être un symbole pour beaucoup de personnes, mais cela ne va pas être la seule source de mes combats à l'Assemblée. Mais quand il y aura quelque chose de ce côté-là, je saurai porter la voix de tous ceux qui sont en marge."
Il n’hésitera pas, notamment, à faire entendre sa voix sur l'allocation adulte handicapé, "un scandale", dit-il, à corriger très vite.
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