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Législatives 2022 : "Avant, je votais socialiste...", le RN continue sa percée en Gironde et inquiète le "front républicain"

Dans la 11e circonscription de Gironde, la candidate du Rassemblement national, Edwige Diaz, étoile montante du parti, est arrivée en tête du premier tour avec 39,42% des voix, devançant largement la députée sortante LREM Véronique Hammerer (23,72%). 

Article rédigé par franceinfo - Hadrien Bect
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La candidate RN Edwige Diaz lors d'une opération de tractage sur un marché de la 11e circonscription de Gironde, le 13 juin 2022. (MEHDI FEDOUACH / AFP)

"On croise les doigts. Ca dépend de vous..." : odeur de fraises et de melons entre les étals du marché de Blaye, et parfum de victoire dans les échanges avec les habitants veut croire Edwige Diaz, tracts à la main. Ce nouveau visage du Rassemblement national est déjà bien implanté. La candidate laboure le terrain depuis cinq ans. "L'accueil est quand même vraiment plus chaleureux qu'il y a, ne serait-ce, que quelques années", fait-elle ainsi remarquer.

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Dans cette 11e circonscription de Gironde, située dans la zone viticole du Blayais qui connaît un fort taux de pauvreté, la candidate RN Edwige Diaz, étoile montante du parti, est arrivée en tête du premier tour des législatives avec 39,42% des voix, devançant largement la députée sortante Ensemble ! Véronique Hammerer (23,72%).  Certains voient cette percée comme le prolongement de la campagne présidentielle : Marine Le Pen, elle-même, avait alors fait le déplacement. Et ce discours y trouve toujours un écho. "Ici, on est le territoire des oubliés. Il va falloir que ça change", fait remarquer Sébastien, cabas à la main, qui travaille à Bordeaux, et fait donc deux heures de route chaque jour. "Bosser à Bordeaux, c'est 100 euros le plein. Ca devient critique... Et alors les vacances, on n'y pense plus trop, il faut penser au budget. Non, je ne partirai pas cet été", confie-t-il alors à Edwige Diaz.

Si Sébastien est un ancien sarkozyste, dans cette circonscription, historiquement PS, bon nombre d'électeurs de gauche ont lentement viré électeurs et militants du RN. "Avant, je votais plutôt socialiste. Ils n'ont peut être pas fait ce qu'il faut pour nous garder. C'est surtout ça !", préfère rigoler Bruno, dans son t-shirt floqué du visage de la candidate RN.

Eric Dupond-Moretti en renfort

Un sentiment de déclassement qui est une instrumentalisation, rétorque députée sortante LREM Véronique Hammerer : "Dire que les services au public reculent, qu'il n'y a pas de service au public... C'est faux et archi faux. C'est toujours pareil. On capte les colères, on les attise, on ne les apaise pas", dénonce-t-elle. Pour rattraper son retard sur son adversaire RN, la candidate de la majorité présidentielle en appelle aujourd'hui à la gauche et les quelques 22 % affichés par le candidat Nupes au premier tour. Pour l'aider dans cette tâche : un invité de marque pour essayer de mobiliser, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. "Ça me paraît indispensable de venir ici et de faire barrage au Front national (sic). Et la lutte contre les valeurs que porte ce parti, c'est le combat de ma vie", assure-t-il.

Avec quels résultats ? Les électeurs de gauche vont-ils préférer la candidate de la majorité à celle du RN ? Interrogés, ces derniers sont littéralement dépités : "Je vais voter blanc", lâche un retraité, quand d'autres affichent la couleur de l'abstention. "Pourquoi faire ? Faire barrage au RN, je m'en fous complètement", souligne cette passante. Un "front républicain" quasi enterré, comme une explication à la poussée du RN en Gironde et un peu partout ailleurs à France.

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