Législatives 2024 : "Combines", "déni de démocratie"... Le NFP fulmine après la réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l'Assemblée nationale

Yaël Braun-Pivet a été réélue présidente de l'Assemblée nationale, à quelques voix du candidat du Nouveau Front populaire. L'alliance de gauche, qui échoue depuis plusieurs jours à se mettre d'accord pour proposer un nom pour Matignon, dénonce des "combines".
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
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Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis et membre du Nouveau Front populaire, à l'Assemblée nationale pour l'élection du président de l'hémicycle, jeudi 18 juillet. (TELMO PINTO / NURPHOTO)

Six heures de suspense, trois tours, et un nom. Yaël Braun-Pivet est reconduite au "perchoir", la présidence de l'Assemblée nationale avec 220 voix, contre 207 pour le communiste André Chassaigne, candidat choisi du Nouveau Front populaire, et 141 voix pour le candidat du RN Sébastien Chenu. Dès la fin des votes, la gauche crie au déni des urnes et réclame Matignon. 

Comme aux grandes heures de la Nupes, les forces du Nouveau Front populaire dénoncent d'une même voix la réélection de cette figure du camp présidentiel, après des mois de division. "Aujourd'hui, les Françaises et les Français ont été volés, assure la patron des socialistes à l'Assemblée, Boris Vallaud. Ils ont infligé une défaite considérable à Emmanuel Macron. Emmanuel Macron reste à l'Élysée. Gabriel Attal, tout démissionnaire qu'il est, reste à Matignon. Et Madame Braun-Pivet, qui aurait dû avoir la décence défaite de ne pas se représenter, se retrouve également au perchoir."

Le désistement du candidat LR critiqué

A ses côtés, celui qui est arrivé deuxième : le chef des députés communistes, André Chassaigne. Il dénonce le retrait, après le premier tour, du candidat de la droite républicaine au profit de Yaël Braun-Pivet. "Après avoir participé par une combinaison - et je parle des Républicains - qui a permis de ne rien changer alors que le peuple attendait que cela change...  Que certains se déclarent aujourd'hui dans l'opposition de l'Assemblée nationale, non seulement c'est malsain, mais je dirais que c'est nauséabond." L'alliance de gauche se présente comme seule garante du résultat des élections législatives, où le NFP est arrivé en tête. 

Pour peser, il faut un nom

Le Nouveau Front populaire se sent consolidé, et veut jeter toutes ses forces dans la course à Matignon, faute d'avoir eu l'Assemblée. C'est l'objectif martelé par Mathilde Panot, la cheffe des insoumis dans l'hémicycle. "S'il n'y avait pas eu de telles combines, nous sommes le premier bloc politique et nous d'exigeons d'Emmanuel Macron qu'il arrête le déni démocratique dans lequel il se trouve, et qu'il nomme un Premier ministre du Nouveau Front populaire. Nous demandons à Emmanuel Macron de revenir à la démocratie."  

"Les Français ont exprimé un besoin de rupture, ce n'est pas ce qui s'est fait aujourd'hui."

Mathilde Panot, cheffe des députés insoumis à l'Assemblée nationale

à franceinfo

Retour à la case départ, donc. Pour peser, les partis de gauche doivent se mettre d'accord sur un seul et même nom pour Matignon. Ce qu'ils n'arrivent pas à faire, et ce depuis plusieurs jours, bien que les socialistes et communistes proposent un vote pour trancher entre les deux derniers noms proposés pour Matignon : Huguette Bello (qui a jeté l'éponge), et Laurence Tubiana, qui se dit prête pour le poste. Aucune nouvelle réunion n'est prévue pour l'instant entre les partis du Nouveau Front populaire. 

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