Législatives 2024 : "La menace concrète pour le pays, ce n'est pas LFI, mais le RN ", soutient l'ancien ministre Clément Beaune
"La menace concrète pour le pays, ce n'est pas La France insoumise, mais le Rassemblement national qui va peut-être avoir une majorité", soutient lundi 1er juillet sur franceinfo Clément Beaune, député sortant Renaissance de Paris, éliminé dès le premier tour des élections législatives dimanche.
Avec 32,77% des voix, l'ancien ministre a été battu par le socialiste Emmanuel Grégoire qui a recueilli 50,87% des voix dans la 7e circonscription de Paris. Si Clément Beaune reconnaît que cette situation est "désagréable", il assure que "le plus grave n'est pas [son] cas individuel". "Le sujet, c'est que le pays est au bord d'une majorité d'extrême droite", se désole-t-il. Selon les derniers résultats, le Rassemblement national et ses alliés arrivent en effet et tête de ce scrutin (33,13%), suivi du Nouveau Front populaire (27,99%). Clément Beaune appelle donc les électeurs à faire barrage à l'extrême droite.
Alors que certains responsables politiques donnent comme consigne de vote de faire barrage à la fois au RN et à LFI, Clément Beaune lui refuse de "mettre un signe égal entre le Rassemblement national et aucune autre formation politique". Il estime que rien n'est joué pour le second tour dimanche et qu'il est possible d'éviter une majorité absolue au RN. Pour cela, il plaide pour une "très grande clarté" de la part des formations politiques. Il assure que "la combativité démocratique est de dire 'faisons tout ce qui est possible par le désistement, par l'appel au vote républicain, contre le Rassemblement national'". "Tout ce qui peut nous éviter" une majorité RN, "nous devons le faire", exhorte-t-il.
Pour Beaune, il ne faut "pas faire de tri"
Clément Beaune confie avoir quelques "réticences" vis-à-vis de "beaucoup de candidats qui viennent du Nouveau Front populaire". Il juge "dangereux" le parti LFI, et pas uniquement la figure de Jean-Luc Mélenchon, évoquant notamment "des excès" ou encore "la brutalisation du débat public". Mais pour l'ancien ministre, il ne faut "pas faire de tri", mais "poser un principe clair". Il affirme que face à la vague bleu marine, "on ne peut pas avoir une conviction à géométrie variable".
"Chaque député RN en plus, c'est une composante potentielle d'une majorité d'extrême droite à l'Assemblée nationale."
Clément Beaune, député sortant Renaissance et ex-ministresur franceinfo
"Ce n'est pas Emmanuel Macron ni les macronistes que [les électeurs du RN] vont embêter en mettant Jordan Bardella à Matignon, c'est eux-mêmes qu'ils vont pénaliser", avertit-il. L'ancien ministre estime que "les fausses promesses faites aujourd'hui, seront des gueules de bois et des lendemains extrêmement dangereux pour les artisans ou les ouvriers qui croient faire confiance au RN".
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