Législatives 2024 : "ll y a un déchaînement émotionnel, irrationnel qui met à mal le vivre ensemble et la paix civile", regrette le grand imam de la mosquée de Bordeaux
"Il y a un déchaînement émotionnel, irrationnel qui met à mal le vivre ensemble et la paix civile", a regretté vendredi 5 juillet sur franceinfo Tareq Oubrou, grand imam de la mosquée de Bordeaux et auteur de Ce que vous ne savez pas sur l'Islam aux éditions Fayard.
La montée des actes racistes à l'occasion de la campagne des législatives inquiète le représentant des musulmans : "On vit actuellement une guerre civile froide. Il faut faire tout pour éviter une confrontation imbécile entre deux blocs, radicalisés et clivés. Il ne faut pas que la religion catalyse ce clivage-là", a expliqué l'iman.
Alors que le grand rabbin de France a dénoncé, vendredi matin sur franceinfo, l'antisémitisme des extrêmes, le grand iman de la mosquée de Bordeaux ne souhaite pas s'immiscer dans les questions politiques : "C'est toujours une question très, très délicate dans une tradition républicaine laïque, où le religieux doit tenir une certaine distance par rapport à la politique politicienne", explique-t-il. Il a rappelé le message de l'islam : "Comme toute religion, il appelle à l'altérité, à la transcendance, à la justice, à l'apaisement, à la réconciliation", souligne-t-il.
Éviter une "confessionnalisation" des élections
"En aucun cas, un religieux ne doit donner des consignes de vote", dit-il, mais plutôt "des éléments de discernement", car "les musulmans ne constituent pas un parti politique", affirme le grand imam. "Sinon on va communautariser la politique dans un moment déjà qui souffre de communautarisme de toute part", a expliqué Tareq Oubrou.
"Il faut éviter la confessionnalisation des élections. On n'oriente pas le fidèle pour voter pour tel ou telle ou contre tel ou telle. Par contre, on prône les valeurs universelles, les valeurs partagées par toute l'humanité dans le cadre des valeurs de la République", a-t-il ajouté.
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