Législatives 2024 : "Macron nous a mis encore plus dans la merde", dénonce un "gilet jaune"

Les "gilets jaunes" sont apparus en 2018 avec comme revendication principale la dénonciation de la baisse du pouvoir d'achat. Avec les élections législatives qui se profilent, il convient d’analyser leur ressenti.
Article rédigé par franceinfo - Eloïse Roger
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Des "gilets jaunes" lors du défilé pour célébrer la fête du travail à Nancy, le 1er mai 2024. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Il y a cinq ans et sept mois, le mouvement des "gilets jaunes" était lancé. Ils étaient 282 000 le premier samedi de mobilisation, le 17 novembre 2018, et certains manifestent encore aujourd'hui. Quelques irréductibles en Moselle, dans l'Hérault mais aussi dans le Haut-Rhin, postés tous les jours sur un rond-point à Kingersheim, près de Mulhouse.

Ils étaient encore une dizaine, assis dans des chaises de camping, sur le trottoir de la zone commerciale. De nombreux véhicules les saluent en klaxonnant en faisant le tour du rond-point. Elio est un des "gilets jaunes" présents, celui que tout le monde connaît. Il est retraité, présent depuis le premier jour et pour lui c'est important d'être encore là aujourd'hui, en ce 24 juin. Il accuse le gouvernement de Macron qui, selon lui, "depuis sept ans qu’il est là, nous a mis encore plus dans la merde. C’est pour ça que nous, on défend la justice sociale et la justice fiscale."

"La destitution de Macron"

Elio soutient plusieurs revendications politiques, comme la destitution de Macron ou le "Frexit". parmi les "gilets jaunes", l'idée d'une sortie de l'Europe est assez populaire. Le mouvement ne souhaite donner aucune indication ou conseil de vote pour les élections législatives : "On sait que tous les politiques sont véreux. Ils ont tous des casseroles au cul et encore ils font de la politique et ils ne démissionnent même pas. À un moment donné, il faut s’arrêter et ça va s’arrêter."

Les "gilets jaunes" veulent que les Français aient plus de pouvoir, ils soutiennent toujours le RIC, le référendum d'initiative citoyenne. C'est une mesure capitale pour Nicolas, ancien boulanger de 43 ans. Il souhaite que "le peuple français puisse vraiment choisir les lois, abroger des lois mais que ça soit vraiment une idée collective du plus bas de l’échelle jusqu’en haut de la pyramide."

Une volonté de se rendre aux urnes

La plupart des "gilets jaunes" ont quand même prévu de se rendre aux urnes le 30 juin, comme Aldo, qui veut du changement. "C’est toujours la gauche et la droite, l’essuie-glace. À un moment, il faut changer les balais. Aujourd’hui, au moment où je vous parle, j’aimerais voter pour le RN. Concernant les libertés d’expression des gens et la souveraineté du peuple."

Pour un autre "gilet jaune", Mehdi, 35 ans, il n'est pas question de voter extrême droite. Le plus jeune du groupe est plutôt tenté par la gauche mais sans pour autant envisager le Nouveau Front populaire. Il sait déjà comment il va procéder : "Voter pour un candidat moins représenté au premier tour et ensuite au second, voter contre le Rassemblement national et contre la macronie. Je suis plutôt pour un Front populaire des luttes, regrouper à peu près tout le monde pour pouvoir mieux nous organiser dans les combats sociaux." Mais peu importe le résultat du 7 juillet, tous ont déjà prévu de continuer la mobilisation à Kingersheim.

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